Dans l'ensemble, commente le Panorama sectoriel annuellement dressé par le SPF Economie, le chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière a rebondi de 17,5% après s'être effondré en 2020 suite à la propagation du Covid. Quelques rares secteurs parmi lesquels l'industrie graphique n'ont pu profiter de cette remontada. Pire: son chiffre d'affaires 2021 s'inscrit en effet en retrait par rapport à 2020 mais le secteur peut avancer des circonstances atténuantes: l'activité n'y a réellement redémarré qu'au lendemain de l'été et jamais autant de postes n'y sont restés vacants. En 2021, Grafoc en a recensé 1.100 pour la seule Région flamande et 150 de plus en 2022.
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Dans l'ensemble, commente le Panorama sectoriel annuellement dressé par le SPF Economie, le chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière a rebondi de 17,5% après s'être effondré en 2020 suite à la propagation du Covid. Quelques rares secteurs parmi lesquels l'industrie graphique n'ont pu profiter de cette remontada. Pire: son chiffre d'affaires 2021 s'inscrit en effet en retrait par rapport à 2020 mais le secteur peut avancer des circonstances atténuantes: l'activité n'y a réellement redémarré qu'au lendemain de l'été et jamais autant de postes n'y sont restés vacants. En 2021, Grafoc en a recensé 1.100 pour la seule Région flamande et 150 de plus en 2022. C'est également un secteur de PME dans lequel les entreprises sont nombreuses à utiliser un modèle de comptes annuels abrégé ou micro sur lesquels la mention du chiffre d'affaires est facultative. C'est la raison pour laquelle notre classement général reprend depuis de nombreuses années déjà, à défaut du chiffre d'affaires, celui de la marge brute réalisée et visualise cette dernière par un astérisque placé à côté du montant auquel il se rapporte. Dans un souci de comparabilité, si une marge brute est affichée en 2021, le montant correspondant pour 2020 se trouve placé en regard même si cette année là, l'entreprise a publié un chiffre d'affaires. Le classement selon ce critère est, comme à l'accoutumée, survolé par le tandem Amcor Flexibles Transpac et MCC Verstraete. Le premier a réalisé dans notre pays un chiffre d'affaires de 158 millions d'euros, porté à 170 millions d'euros au 30 juin dernier, essentiellement en raison de la hausse du prix des matières premières. C'est confortable certes mais ne pèse guère lourd en regard du chiffre d'affaires consolidé du groupe: 15 milliards de dollars. Au cours de l'exercice 2021 sont intervenus les premiers achats pour la construction, à Gand, d'un des deux Centres d'Innovation - l'autre se trouve en Chine - de ce groupe qui investit annuellement plus de 100 millions de dollars en recherche et développement. Après avoir racheté en mars l'Australien Herrods, MCC Verstraete a acquis en 2021, sept filiales européennes du groupe scandinave Skanem. La maison-mère de la société de Maldegem - MCC (Multi-Color Corporation) - fait à son tour partie de CD&R (Clayton, Dubilier & Rice), un fonds d'investissement qui a marié MCC à Fort Deaborn Company pour constituer la plus grande entreprise de solutions d'étiquetage au monde avec un chiffre d'affaires de quelque trois milliards de dollars. La première marge brute de notre classement est, dans ce contexte, Beyaert Printing avec 4,3 millions d'euros. Basée à Waregem et dirigée par des représentants de la sixième génération, l'entreprise, constituée en 1882, est spécialisée dans l'offset grand format, l'emballage ainsi que l'impression numérique. A Kortemark, Orbo (MB 4 millions) a depuis longtemps troqué l'impression d'étiquettes pour celle d'emballages flexibles et fait aujourd'hui partie du groupe Asteria dont la croissance est assez météorique depuis l'entrée en 2018 du fonds d'investissement Waterland dans le capital d'Accent, un producteur d'étiquettes basé à Gullegem. Dix-sept acquisitions plus tard, le groupe revendique un chiffre d'affaires consolidé de 170 millions d'euros et s'est fortement internationalisé. En 2022, Asteria a ainsi mis la main sur le Danois Green Label et l'Irlandais Label Craft. L'année précédente, l'Espagnol Coreti Etiquetas, le Hollandais Eticoll ainsi que le Britannique CS labels avaient déjà rejoint le groupe. Dans notre pays, Asteria comporte, outre Accent et Orbo, les sociétés Vuye, Dejonghe et Digilinck. Le premier est spécialisé dans les étiquettes de moules, notamment pour les capsules de café ; le second, constitué en 1890, dans les emballages. Un autre groupe est discrètement en train de monter en puissance. Constitué en 1939 à Schellebelle, Van de Velde entend devenir un acteur majeur dans le domaine des boîtes pliantes. Il est chapeauté par Vanrom, holding dont la raison sociale a été forgée au départ de la première syllabe du nom du couple de la troisième génération (Vanbelleghem-Roman) qui préside aujourd'hui aux destinées de ce groupe en croissance remarquable. En 2021, Vanrom a réalisé un chiffre d'affaires de 174 millions d'euros, en progression de 38%. En 2022, viendront s'y ajouter les résultats des sociétés reprises en cours d'exercice. Aux Pays-Bas ont ainsi été acquis le producteur de gobelets à café GKB (Goedkoopkoffiebekers - CA 55 millions) ainsi que le fabricant de plieuses Mibox et en Italie, Litografica Cartotechnica (CA 8 millions). Etoile montante de la fin de la décennie précédente, Graphius semble avoir retrouvé du tonus. Après avoir acquis Drukkerij Lowyck, agrandi ses installations gantoises de 2.000 mètres carrés et augmenté leur visibilité par l'installation d'un grand logo lumineux sur la tour entourant le système d'aspiration, Graphius a terminé l'année 2021 avec un chiffre d'affaires consolidé de 73 millions d'euros, en progression de 26%. L'acquisition, l'année suivante de Park Communications ouvre en effet à ce groupe essentiellement actif en Belgique ainsi qu'en France, les portes du Royaume-Uni avec d'emblée des clients aussi prestigieux que Rolls-Royce ou Christie's. En Belgique même, l'entreprise de travail adapté Mirto poursuit désormais ses activités d'impression au sein du groupe Graphius. A l'heure de boucler ce numéro, Graphius Group annonce le rachat de Cassochrome (Waregem), spécialisé dans la production de livres d'art, de design, de mode et d'architecture haut de gamme. Globalement, le bénéfice cumulé des 200 premières entreprises classées selon ce critère enregistre une progression de près de 70%. L'augmentation la plus impressionnante ( + 15,2 millions) est celle du Groupe Vlan mais elle est artificielle. Le résultat net de l'exercice sous revue (6,5 millions) n'est pas vraiment comparable à celui de l'exercice 2020 qui s'était clôturé sur une perte nette de 8,7 millions d'euros dans la mesure où le résultat 2021 comporte un peu plus de dix millions de produits non récurrents, essentiellement des plus-values sur réalisation d'immobilisations. Au niveau bénéfices, relevons ceux des deux sociétés belges du groupe Reynders qui a pris en début d'année le contrôle de l'Allemand schäfer-etiketten spécialisé dans l'impression d'étiquettes pour les marchés pharma et cosmétique. En 2021, Reynders affichait un chiffre d'affaires consolidé de 129 millions d'euros, dont près d'un quart (40 millions) réalisé en Belgique. Un bénéfice net étant finalement un résultat comptable, nous publions dans la foulée un classement en fonction du résultat d'exploitation. Ce dernier peut être considéré comme plus "vrai" que le précédent dans la mesure où il traduit en chiffres l'activité courante et normale d'une entreprise sans prendre en compte des éléments financiers ou fiscaux. C'est au demeurant cette notion de bénéfice d'exploitation opérationnel qu'a retenue le gouvernement pour déterminer si les entreprises qui ont enregistré en 2022 un "bénéfice élevé ou exceptionnel" peuvent allouer en 2023 à leurs travailleurs une prime de pouvoir d'achat. Fondamentalement, ce classement ne diffère guère du précédent. Bénéfice et rentabilité étant liés au travers du 'Return On Equity (ROE)', nous n'avons retenu pour ce classement que les 200 premières entreprises du secteur selon les fonds propres. Toute fraction, en effet, tend à devenir trompeuse au fur et à mesure que se réduit son dénominateur. Parmi les entreprises dont les fonds propres sont supérieurs à dix millions d'euros, les plus belles rentabilités se situent chez Reynders Etiketten et Reynders Pharmaceutica Labels avec respectivement 32,46% et 41.73%, En consolidé, ces pourcentages sont toutefois ramenés à 25,2%, ce qui reste néanmoins plus du double de la moyenne (12,79%) des 200 entreprises reprises dans notre tableau. Globalement, la valeur ajoutée des 200 entreprises de notre top progresse de 8,5%. Ce classement est, comme à l'accoutumée, emmené par l'inamovible trio MCC Verstraete, Amcor Flexibles Transpac et Brady, les deux premiers surclassant de loin le troisième. La valeur ajoutée est le supplément de valeur que donne, par son activité, l'entreprise aux biens et services en provenance de tiers. C'est une notion importante dans la mesure où, par la suite, cette valeur ajoutée sera répartie entre revenus du travail, revenus du capital et prélèvements publics. D'où l'importance du ratio dépenses en personnel/valeur ajoutée qui doit fonctionner comme un signal d'alarme dès qu'il s'élève de manière déraisonnable au-delà de la moyenne. Dans nos tableaux, ce ratio a été calculé deux fois: une première en ne prenant en compte que le personnel statutaire, une seconde en y ajoutant le personnel intérimaire. D'un exercice à l'autre, le recours au travail intérimaire a augmenté de 16%. En termes absolus, le plus grand utilisateur d'intérimaires reste Amcor Flexible Transpac. En termes relatifs, Ayano Belgium se distingue en affectant 19,5% de ses dépenses en personnel à des non-statutaires. Viennent ensuite, Smurfit Kappa Drogenbos avec 16,45% et Semoulin Packaging (15,81%). Basé dans le village frontalier de Meer, en Campine, Ayano imprime annuellement à destination des professionnels plus de 85 millions de bouteilles et de verres. Notre avant dernier classement examine la solidité financière des entreprises à travers leur taux d'indépendance, obtenu en divisant les fonds propres par le total du bilan. Pour les 200 entreprises de notre tableau, ce ratio s'établit à 49,77%, contre 48% l'année précédente. Notre dernier tableau, reprend les investissements en immobilisations corporelles intervenus en cours d'exercice. Il est à prendre avec les réserves d'usage dans la mesure où il existe toujours un décalage dans le temps entre le moment où un investissement est annoncé et le premier coup de pioche donné et que les montants avancés, souvent impressionnants sont en fait répartis sur plusieurs années voire, lorsque les entreprises possèdent une certaine dimension, sur plusieurs sites et/ou pays. Cartamundi vient ainsi d'annoncer 80 millions d'investissements dont 25 iront au site de Turnhout dont la capacité devrait être doublée d'ici 2025. En 2021, Cartamundi a ouvert à Turnhout un centre de recherches mondial pour lequel des machines ont dû être achetées, ce qui explique en partie les investissements de l'exercice, le solde ayant été affecté à une augmentation des capacités existantes en cartes à collectionner. Bilantairement, le principal investisseur de l'exercice a été la société louvaniste Euv Rmqc, dont le budget d'investissement, initialement fixé à 1,6 million d'euros a été augmenté en cours d'année de huit millions d'euros pour pouvoir répondre à la demande de produits EUV (Extreme-ultraviolet) utilisés pour la fabrication de puces dont le manque constitue un goulot d'étranglement pour de nombreux secteurs industriels parmi lesquels l'automobile dont la production mondiale aurait ainsi été amputée de 18 millions d'unités en 2022.