Chaque année, quelque 50 milliards d'enveloppes sont produites en Europe. Les plus grands marchés se trouvent en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Si ce chiffre peut donner le vertige, ce n'est rien comparé au début des années 2000. À l'époque où le marché de l'enveloppe était encore en croissance, il s'en produisait près de 110 milliards par an. Puis, la crise financière mondiale de 2007-2008 est passée par là. Avec la commercialisation mondiale du premier iPhone, ouvrant la voie à la transformation digitale de l'économie, ces deux événements ont renversé la situation de façon irréversible. Autre facteur qui contribue à la contraction du marché de l'enveloppe en Europe: l'agenda numérique de l'UE qui fonde l'économie sur les solutions numériques. Sans parler des crises post-Covid actuelles.
...

Chaque année, quelque 50 milliards d'enveloppes sont produites en Europe. Les plus grands marchés se trouvent en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Si ce chiffre peut donner le vertige, ce n'est rien comparé au début des années 2000. À l'époque où le marché de l'enveloppe était encore en croissance, il s'en produisait près de 110 milliards par an. Puis, la crise financière mondiale de 2007-2008 est passée par là. Avec la commercialisation mondiale du premier iPhone, ouvrant la voie à la transformation digitale de l'économie, ces deux événements ont renversé la situation de façon irréversible. Autre facteur qui contribue à la contraction du marché de l'enveloppe en Europe: l'agenda numérique de l'UE qui fonde l'économie sur les solutions numériques. Sans parler des crises post-Covid actuelles. D'une dizaine de producteurs industriels d'enveloppes belges au début des années 2000, il n'en reste aujourd'hui plus qu'un seul: l'entreprise Elep. Fondée en 1963 à Lommel, elle emploie aujourd'hui 65 personnes. Dans le Benelux, l'entreprise belge aux 500 millions d'enveloppes annuelles se partage le marché avec un autre concurrent hollandais. À partir de bobines ou de feuilles, blanches ou en couleur, avec ou sans fenêtre, Elep assure la production d'enveloppes de A à Z, avec des possibilités d'impression en flexo ou offset et pour tous les formats. Aux manettes de l'entreprise depuis 1993, le dirigeant Yves Peiffer a d'emblée eu pour mission d'assainir les dettes de l'entreprise. À l'époque, Elep venait de prendre son indépendance de la maison-mère hollandaise Coverto, tombée en faillite. L'objectif était alors d'éponger les dettes et de gagner la confiance des banques. "Nous avons pu commencer à investir en 2000 pour moderniser notre parc machines et ainsi devenir plus performants. Mais le marché a subitement commencé à se contracter avec la première crise financière", raconte Yves Peiffer. "La chute de la consommation d'enveloppes en Europe a conduit les usines à fermer tour à tour. Depuis 2020, il ne reste plus que nous dans le Benelux (deux producteurs, NDLR)." Aujourd'hui, les clients sont principalement des grossistes comme Igepa, Antalis et Papyrus. Les entreprises de publipostage, les opérateurs postaux tels que bpost, les bureaux publicitaires ainsi que les administrations publiques restent de grands consommateurs d'enveloppes. Pour assurer la continuité de l'entreprise, Elep a mis le cap sur le marché de l'étiquette en investissant dans une ligne d'impression et de finition numérique d'étiquettes. À savoir une presse jet d'encre Truepress Jet L350 SAI LM de SCREEN et le module de finition d'étiquette Grafisk Maskinfabrik DC350Flex (vernis sélectif semi-rotatif, dorure, découpe). "Les chocs économiques qui se succèdent de plus en plus rapidement impactent le marché de l'enveloppe. Nous constatons que les entreprises suppriment le courrier postal au profit de l'e-mail", explique Yves Peiffer. "Pour assurer notre pérennité et ne plus être dépendant que d'un seul marché, la diversification de nos activités s'est donc imposée. Nous avons opté pour la production d'étiquettes autocollantes sur rouleaux. C'est un segment différent de celui des enveloppes, mais nous pouvons appliquer notre savoir-faire acquis au fil des années", poursuit le dirigeant d'Elep. Installée en août 2022, la ligne de production d'étiquettes numérique a déjà pu faire ses preuves avec de premières commandes pour l'étiquetage de boissons, de fruits et légumes, mais aussi de produits d'entretien. La période de test a permis d'explorer les supports d'impression et les finitions possibles. "L'étiquette est un marché en croissance prometteur. Il suffit de regarder dans les supermarchés, il y a des étiquettes partout. Alors que la consommation d'enveloppes s'est arrêtée pendant le Covid, les étiquettes ont quant à elle continué à croître. On constate aussi que dans les brasseries, les bières se multiplient et chaque bière a sa propre étiquette. Ce qui contribue à augmenter le nombre d'étiquettes et aussi la diversité d'impression", analyse Yves Peiffer. "C'est un marché qui a beaucoup de potentiel au niveau des volumes demandés et il y a de la place pour de nouveaux acteurs. Par ailleurs, la législation européenne veut aussi mettre fin aux emballages à usage unique. L'étiquetage deviendra donc de plus en plus important." 2023 est donc une année charnière pour Elep qui a tout un marché et de nouveaux clients à conquérir. Pour ce faire, Elep a créé une nouvelle division "Etiquettes". Nadine Vanderwaeren a été nommée responsable du développement commercial de la production d'étiquettes. Elle possède une grande expertise des matériaux et une connaissance du marché de l'étiquette. "L'impression devient de plus en plus importante, car les clients exigent de plus en plus de flexibilité", explique Nadine Verwaeren. Avec la nouvelle presse à étiquettes, Elep cible les petits et les moyens tirages jusqu'à un million d'exemplaires, y compris ceux destinés aux producteurs alimentaires. Selon le fabricant japonais SCREEN, la presse Truepress L350 SAI LM (pour Low Migration) répond aux dernières normes en matière d'emballage alimentaire. La presse jet d'encre à étiquettes "utilise des encres à faible migration qui sont conformes aux réglementations européennes pour les emballages alimentaires", confirme SCREEN. La presse numérique à étiquettes Truepress est capable de livrer aussi bien des petits tirages de 100 étiquettes que des rouleaux de plusieurs centaines de milliers d'étiquettes. "À 60 mètres par minute, la presse peut rapidement réimprimer des étiquettes personnalisées à la demande, ce qui permet aux clients de conserver des stocks d'étiquettes plus restreints", explique SCREEN Europe, basé à Amstelveen, aux Pays-Bas. Si une petite conversion est entamée dans le secteur de l'étiquette, Elep n'a pour autant pas l'intention d'abandonner son coeur de métier qu'est la fabrication d'enveloppes. "La demande reste forte pour les enveloppes en raison de la disparition des concurrents", dit Yves Peiffer. "Nous suivons l'évolution du marché. Malgré la crise énergétique et la hausse du prix du papier, les chiffres se sont améliorés en 2022. Nous verrons maintenant ce que cette période de transition a à nous offrir".