Petit, mais costaud

La fortune du Luxembourg est inversement proportionnelle à sa taille. Avec un PIB par habitant évalué à 128 800 dollars, le Grand-Duché de Luxembourg arrive en tête du classement des pays au PIB par habitant le plus élevé au monde en 2023. L'Irlande et la Suisse complètent le trio de tête. À titre de comparaison, la Belgique arrive en 23e position avec un PIB par habitant de 50 900 dollars, selon le FMI.
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La fortune du Luxembourg est inversement proportionnelle à sa taille. Avec un PIB par habitant évalué à 128 800 dollars, le Grand-Duché de Luxembourg arrive en tête du classement des pays au PIB par habitant le plus élevé au monde en 2023. L'Irlande et la Suisse complètent le trio de tête. À titre de comparaison, la Belgique arrive en 23e position avec un PIB par habitant de 50 900 dollars, selon le FMI. En 2021, au sortir de la crise sanitaire, le PIB du Luxembourg a renoué avec une croissance de 5,5%, ralentissant à présent à 2,2% en raison de la crise énergétique. Statec, l'Institut national de la statistique et des études économiques, prévoit une plus forte croissance en 2024 avec une stabilisation autour de 3%. Le taux d'inflation qui est en baisse (3,6%) devrait quant à lui se stabiliser à partir de 2025. Le principal moteur de l'économie du Grand-Duché? Le secteur financier, qui représente environ un tiers du PIB du pays. Le Luxembourg constitue en effet un des plus grands marchés monétaires et le deuxième gestionnaire de fonds d'investissement au monde. Les technologies de l'information et de la communication, les services électroniques, le commerce, les transports, l'hôtellerie et la gastronomie sont d'autres secteurs clés du Luxembourg. À côté du secteur tertiaire, qui occupe environ 88% de la population active, le secteur industriel représente près de 11% du PIB et de la population active. Historiquement dominé par la production de fer et d'acier, il s'est diversifié avec des usines chimiques, de produits en plastique et d'ingénierie légère. Aujourd'hui, le secteur manufacturier représente environ 5% du PIB. Avec ses 645.000 habitants, le Grand-Duché compte près de 41.000 entreprises. Parmi elles, plus de 35.000 sont dans l'activité marchande non financière et occupent environ 300.000 personnes. À savoir que le taux de chômage n'est que de 4,9% au Grand-Duché de Luxembourg. Au cours du premier trimestre 2023, 287 entreprises ont été déclarées en faillite, en hausse de 5% par rapport au T1 2022. Le secteur de la construction est le plus touché suivi du commerce (55 faillites) et de l'Horeca (38 faillites). Les liquidations sont en légère hausse au premier trimestre 2023 (+1%) avec 312 entreprises liquidées. Près de 70% des sociétés liquidées durant la période sous revue sont des sociétés holding et des fonds de placement. Mais selon Statec, la confiance des entreprises de Luxembourg tend à se redresser légèrement alors qu'elle était au plus bas en septembre 2022. Sur son territoire de 2.586 km2, le Grand-Duché de Luxembourg concentre près d'une trentaine d'entreprises du secteur graphique. L'Association des Maîtres Imprimeurs du Grand-Duché de Luxembourg (AMIL) donne un bon aperçu de la structure du secteur. Parmi la trentaine de membres, l'association compte une vingtaine d'imprimeries de labeur (offset et numérique), une imprimerie rotative offset, et trois entreprises purement spécialisées dans l'impression numérique grand format. Un atelier de reliure artisanale et de restauration de livres anciens (Danielle Köller-Willems Reliure), un atelier de sérigraphie intégré dans une coopérative et une petite poignée d'éditeurs complètent le marché graphique luxembourgeois. Ensemble, ces entreprises occupent quelque 900 salariés, dont la plus grande partie travaille dans les groupes média. Deux imprimeries luxembourgeoises sortent du lot en termes d'effectif (et sans doute aussi en termes de CA, mais l'imprimeur luxembourgeois n'en dit mot): Imprimerie Centrale et Reka Print. Elles occupent respectivement 75 et 84 salariés. "Dans nos meilleurs jours, nous occupions plus de 300 collaborateurs", dit Roland Dernoeden, administrateur délégué d'Imprimerie Centrale. La tendance est différente chez Reka, qui a connu une croissance externe en rachetant trois imprimeries ces trois dernières années. Reka est ainsi passée de 50 à 84 salariés. Parmi les imprimeries de taille moyenne, on retrouve par exemple ExePro (28 personnes), Ossa (25 personnes) et Schlimé (18 personnes). Les imprimeries restantes sont ensuite de plus petites structures occupant environ 5 à 10 travailleurs. Les tendances du marché de l'impression ne font pas exceptions au Luxembourg. Les imprimeries luxembourgeoises sont aussi confrontées à la diminution des volumes offset, à la concurrence du commerce en ligne et à la hausse des prix du papier et de l'énergie. "La diminution des volumes est un vrai défi", dit le président de l'AMIL, Jean-Paul Schmitz. "Je pense que le secteur va encore rétrécir dans le Grand-Duché, mais pas forcément avec des faillites. Il y a beaucoup d'imprimeries avec des actionnaires et des fonds d'investissement par manque de succession. Ce ne sont plus forcément des gens du métier qui dirigent les imprimeries. Cela amène une philosophie et une approche différentes." Globalement, les imprimeries luxembourgeoises arrivent à coexister grâce à des spécificités propres et à une clientèle réputée fiable et fidèle. Que ce soit en matière d'équipements d'impression - en offset, les imprimeries se distinguent par le format - de services ou de produits, les imprimeries du Grand-Duché sont assez complémentaires. De la typographie à l'impression offset moyen ou grand format en passant par l'impression numérique, les petits tirages personnalisés, le mailing, l'emballage, la communication visuelle... chacun trouve le moyen de se différencier. "Le Luxembourg est très protectionniste." C'est quelque chose qui se ressent et Frédéric Gillen, CEO de Reka, le confirme lui-même. "Cela va dans les deux sens. Aussi bien les clients que les entrepreneurs vont faire marcher de préférence le marché local en privilégiant des fournisseurs locaux. Bien sûr, il y a toujours des clients qui vont aller voir à l'étranger parce que c'est moins cher, mais en général les Luxembourgeois aiment que leurs travaux soient imprimés au Luxembourg". Selon Frédéric Gillen et Jean-Paul Schmitz, les prix pratiqués au Luxembourg sont un peu plus chers, mais ils sont liés aux charges plus élevées qu'à l'étranger. "Nous avons d'autres salaires, d'autres loyers, tout cela est normal", dit Frédéric Gillen. Pour défendre le savoir-faire local, l'AMIL a d'ailleurs lancé la campagne "Printed in Luxembourg". Seules les imprimeries du Grand-Duché membres de l'AMIL et ayant signé une charte peuvent utiliser le logo pour montrer que l'impression est réalisée au Luxembourg. L'association du secteur graphique AMIL a lancé la campagne 'Printed in Luxembourg'. Le label est aussi une façon de valoriser les commanditaires qui font le choix d'un prestataire local. "Il y a toujours eu de la concurrence de l'étranger, en particulier de l'impression en ligne. Mais les clients favorisent l'achat au Luxembourg et les artisans locaux. Ils sont assez fidèles", dit Daniel Kohn, directeur de l'imprimerie Schlimé. "Les administrations publiques sont particulièrement fières de montrer que c'est imprimé au Luxembourg", dit Jean-Paul Schmitz, le président de l'AMIL. "Malheureusement, il y a encore des agences de communication ou des associations subventionnées par l'état qui achètent leurs imprimés à l'étranger. Par rapport à l'impression en ligne, on arrive à se distinguer en offrant un service de proximité". L'imprimerie Schlimé porte le même discours: "Le client peut toujours avoir recours à des prestataires via Internet, mais ce n'est vrai que pour les produits standardisés ou les impressions de masse. Notre créneau, c'est le travail personnalisé et la disponibilité. Chez Schlimé, on peut venir sur place", dit Daniel Kohn. Comme les imprimeries luxembourgeoises sont assez complémentaires, certaines s'échangent des services. "Si nous manquons de capacité, nous sous-traitons certaines productions chez des confrères. À l'inverse, nous donnons aussi un coup de main, notamment pour la typographie", dit par exemple Daniel Kohn. "Si on veut sous-traiter dans l'impression, il y a toujours moyen de faire imprimer au Luxembourg", dit Jean-Paul Schmitz. Lui-même collabore avec un autre imprimeur du pays pour sous-traiter des tirages offset en grand format. "Mais je trouve qu'il manque de collaboration et de solidarité entre imprimeurs. Certains ont peur de la concurrence et préfèrent sous-traiter à l'étranger. C'est dommage, mais le marché est spécial au Luxembourg. Tout le monde se connaît et protège ses clients. Pourtant, chacun a ses forces et faiblesses. On pourrait profiter davantage de synergies complémentaires", confie le président de l'AMIL. En ce qui concerne les exportations, il y en a très peu. "Pour l'imprimerie feuille à feuille, les exportations ne sont pas importantes. C'est quelque chose qui concerne davantage l'imprimerie rotative", dit Jean-Paul Schmitz. Cependant, il y a des limites au protectionnisme. Le talon d'Achille des imprimeries luxembourgeoises se situe du côté du façonnage et de la finition ainsi que de la main-d'oeuvre. En ce sens, la Grande Région est un espace salutaire pour les imprimeries luxembourgeoises. La Grande Région est un espace de coopération qui regroupe des territoires partenaires allemands (Sarre, Rhénanie-Palatinat), belges (Wallonie), français (Lorraine) et le Grand-Duché de Luxembourg. Au niveau du secteur graphique, certaines entreprises ont l'ambition d'étendre leurs activités commerciales dans la Grande Région. Mais il y a pour les imprimeries luxembourgeoises surtout l'opportunité de recruter et de sous-traiter certains travaux de façonnage et de finition, en particulier la reliure. En cause? L'absence de formation aux métiers de l'imprimerie. Les bancs sont restés vides. Ce qui conduit les imprimeurs luxembourgeois à se tourner vers les pays limitrophes, en particulier à Trèves, mais aussi à Liège, Bruxelles, voire en Flandre, et en Lorraine, en France. La reliure en dos carré cousu est par exemple quelque chose qui est sous-traitée en Belgique ou à Trèves, il en va de même pour d'autres travaux de façonnage ou de finition. Même son de cloche en ce qui concerne le recrutement quand vient le moment de remplacer un travailleur qui prend sa retraite. De manière générale, les opportunités de travail au Grand-Duché attirent un grand nombre de travailleurs frontaliers: 200.000 travailleurs traversent chaque jour les frontières françaises, belges et allemandes. C'est un fait bien connu, les salaires au Grand-Duché sont plus élevés qu'ailleurs en Europe. Les travailleurs frontaliers sont aussi essentiels pour le Luxembourg, en particulier pour le secteur graphique qui, plus qu'en Belgique, peine à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée en raison de l'absence de formation. Ce qui amène les travailleurs frontaliers, le plus souvent de Trèves, de Liège ou encore de France dans les imprimeries luxembourgeoises. Pour l'imprimerie Ossa, la formation sur le tas est quelque chose qui ne fonctionne pas. "Il manque d'une part la théorie et d'autre part des candidats", dit Jean-Paul Schmitz. "Nous venons justement de recruter un imprimeur allemand de Trèves qui fait le trajet tous les jours", confie-t-il. "C'est très difficile de recruter de la main-d'oeuvre. Si on publie une offre, on reçoit une centaine de candidatures de Liège, d'Allemagne ou de France", dit Roland Dernoeden, administrateur délégué de l'Imprimerie Centrale. Daniel Kohn de l'imprimerie Schlimé le confirme aussi: "Le recrutement est un vrai problème". Malgré un personnel polyvalent et autonome, plus de la moitié a plus de 50 ans, dont certains en vue de la retraite. "Je trouve des graphistes en nombre, mais c'est plus compliqué pour le personnel d'atelier", dit Daniel Kohn. À partir du 1er janvier 2024, une loi interdira la publicité toutes-boîtes au Luxembourg si elle n'est pas expressément souhaitée par le destinataire avec un autocollant de type "Oui Pub". Ce qui constitue une menace sur l'unique imprimerie rotative luxembourgeoise Techprint ainsi que les tirages offset des imprimeurs commerciaux. Pour l'AMIL, cette loi pourrait entraîner la perte de 200 emplois dans les entreprises de distribution et dans le secteur de l'imprimerie. "De nouvelles lois sont adoptées par de plus en plus de pays pour arrêter la publicité toutes-boîtes. Ce qui diminue énormément les volumes. Le marché change", dit Jean-Paul Schmitz. Le secteur de l'édition au Grand-Duché est dominé par l'éditeur de presse luxembourgeois Editpress et Mediahuis Luxembourg, filiale du groupe média belge qui a racheté Saint-Paul Luxembourg en 2020. Fermée en 2022, l'imprimerie Saint-Paul produisait entre autres le quotidien 'Luxemburger Wort', le plus grand quotidien luxembourgeois, 'Contacto' et 'Luxembourg Times'. Tous ces titres sont maintenant imprimés en Belgique par Mediahuis. L'activité d'édition de livres (Éditions Saint-Paul) a quant à elle été rachetée par les Éditions Schortgen en 2020. Fondé en 1913, Editpress, régulièrement confronté à des soucis financiers, emploie 381 salariés (dont 88 journalistes). Il détient les quotidiens et hebdomadaires comme 'Tageblatt', 'Le Quotidien', 'L'essentiel', 'Revue' et 'Autorevue'. L'entreprise s'est diversifiée entre autres dans l'imprimerie rotative et la régie publicitaire. Elle dispose de son propre centre d'impression au Luxembourg (Techprint). En moyenne, 565 journaux sont imprimés chaque semaine. SNE Édition occupe une position particulière. Il s'agit du Syndicat National des Enseignants, qui dispose d'une imprimerie indépendante de dix personnes. Elle produit à 90% des livres d'exercices scolaires pour l'enseignement officiel en collaboration avec les enseignants. Pour d'autres clients privés ou publics, la SNE produit aussi des brochures, des cartes, etc. Pour ce faire, l'imprimerie est équipée de deux presses offset Speedmaster 52 quatre couleurs et de deux imprimantes numériques de Canon. Un traceur, une assembleuse, une encolleuse pour le dos carré collé et un massicot trilatéral complètent encore le parc de machines. Fondée en 1961 et établie à Gasperich, Imprimerie Centrale (IC) est un acteur majeur de l'impression dans la Grande Région. Elle est spécialisée dans l'impression offset et numérique, le façonnage, la distribution et le traitement prépresse de documents multilingues. Équipée d'une presse offset Koenig & Bauer grand format huit couleurs et de plusieurs presses numériques toner, IC offre des services d'édition, de gestion des données et de personnalisation. Elle a comme particularité d'être depuis 2005 l'unique imprimerie pour le secteur financier (banques et assurances). Ce qui impose un audit régulier de l'imprimerie pour garantir la sécurité des données. Il arrive aussi qu'IC produise des petites séries d'emballages, notamment pour le secteur agroalimentaire. "C'est un segment à développer. Nous restons un petit acteur, il n'y a aucune imprimerie luxembourgeoise spécialisée dans la production industrielle d'emballage." L'administrateur délégué Roland Dernoeden fait le constat: "Il y a une tendance nette vers l'impression numérique". Un investissement dans le jet d'encre feuilles est d'ailleurs à l'ordre du jour. À la question de savoir si un jour, toutes les imprimeries du pays migreront totalement vers l'impression numérique, Roland Dernoeden ne l'exclut pas. IC est aussi une des rares imprimeries luxembourgeoises à intégrer un large éventail de finition et d'ennoblissement. "Pour l'instant, nous ne faisons pas de reliure en dos carré cousu. Nous attendons que les volumes soient transférés vers le jet d'encre pour considérer un tel investissement", dit Roland Dernoeden. Présente depuis 1936 au Luxembourg, l'imprimerie Reka se démarque par une stratégie de croissance externe opérée en 2020. Elle a d'abord racheté Italux, spécialisée dans l'emballage, puis Weprint à Hamm en 2021 et en janvier 2022 l'imprimerie belge Godard, située à Arlon. Avec ses 25 employés, Weprint disposait entre autres d'une presse offset Ryobi 8 couleurs. Lors de l'acquisition, le personnel et quelques machines ont été transférés à Ehlerange, au siège de Reka. Reka a conservé le site de Hamm afin d'y implanter un nouveau département pour l'impression numérique grand format avec une nouvelle table d'impression swissQprint et une table de découpe Zünd neuve. Comme beaucoup d'entreprises au Luxembourg, Reka est dotée d'actionnaires et d'investisseurs. Elle est dirigée depuis 2018 par Frédéric Gillen, qui est issu du secteur bancaire, en partenariat avec Axiomatic, spécialisé dans le rachat de PME familiales qui ont des problèmes de succession. L'ambition de Frédéric Gillen est claire: étendre l'activité de Reka dans la Grande-Région - d'où le rachat du fonds de commerce de l'entreprise belge Godard - et devenir un one-stop shop pour tous les travaux d'impression. Reka est équipée d'une presse offset grand format Komori HUV et de deux presses Heidelberg de 35 x 50 cm. En impression numérique, Reka utilise des technologies variées: une HP Indigo 7K, une Canon ImagePress, une Ricoh Pro et trois Astrojet de Memjet pour l'adressage. Pour la finition, le parc de machines comprend plusieurs plieuses Heidelberg, une encarteuse piqueuse, une assembleuse ainsi qu'un thermorelieur pour le dos carré collé et un atelier typographique. Récemment, l'imprimerie a de plus investi dans une machine de mise sous pli multiformats Kern 1600, qui couvre aussi bien les petits que les grands tirages pour les besoins du marché luxembourgeois. "La machine de mise sous pli permet de répondre à la demande de mailings publicitaires en petit tirage et de travaux personnalisés. Il y a beaucoup d'associations qui sont demandeurs", dit Frédéric Gillen. Les clients de Reka sont principalement des agences de communication. L'emballage de luxe est un segment en développement chez Reka. Alors que la conception d'emballage sur mesure est réalisée en interne, Reka sous-traite les grands tirages à l'étranger. "Nous avons parmi nos clients des hôtels de luxe à Paris ainsi que des musées belges et luxembourgeois", dit Frédéric Gillen. L'imprimerie Ossa est dirigée par Jean-Paul Schmitz, qui est aussi le président de l'AMIL, et son fils Laurent Schmitz. Fondée en 1963, Ossa est l'une des seules imprimeries familiales restantes du Luxembourg. Située dans le sud-est du Luxembourg, l'imprimerie commerciale ne se trouve qu'à une trentaine de minutes de Trèves. Le mois dernier, l'imprimerie Ossa a investi dans une nouvelle presse HP Indigo 7K avec les options six couleurs et le carton épais. Cette presse remplace la technologie de Ricoh. En offset, Ossa est équipée d'une presse RMGT de 50 x 70 cm + laque ainsi que de quatre groupes d'impression 5 et 2 couleurs. En matière de finition, l'imprimerie de la famille Schmitz propose le letterpress, la dorure à chaud, l'embossage, le pelliculage et la découpe. Avec son nouvel investissement, Jean-Paul Schmitz table sur une augmentation des volumes en impression numérique, qui représentent actuellement 30% de la production. Observant une diminution des volumes en offset, il ne voit pas son imprimerie évoluer à l'avenir avec de nouvelles machines offset plus performantes. Fondée en 1990, l'imprimerie Schlimé à Bertrange a été reprise en 2011 par Daniel Kohn, l'actuel dirigeant. Pour se distinguer, l'imprimerie met particulièrement l'accent sur la qualité de ses productions, la rapidité (livraison sous 24 h pour certains travaux) et le service. Déjà équipée de deux presses une et deux couleurs, l'imprimerie Schlimé a investi dans une presse offset Speedmaster CX75 4 couleurs avec vernis en 2019. Un modèle qui convient particulièrement à l'environnement de petits tirages de l'imprimerie Schlimé. Deux presses numériques et une ligne de personnalisation avec mise sous pli complètent l'équipement. Schlimé propose aussi en interne de nombreuses possibilités de finition et d'ennoblissement (dos carré collé, pelliculage, dorure, gaufrage, embossage, découpe à la forme, thermorelief, etc.) ExePro est née de la fusion entre les imprimeries belge Pro D&P, à Saint-Vith, et luxembourgeoise EXE à l'automne 2020. Implantée à Troisvierges, ExePro est active en Belgique et au Luxembourg. Elle est dirigée par Pierre Benker, qui est belge. L'imprimerie ExePro est spécialisée dans les imprimés commerciaux, les brochures et livres (50%) et les emballages en carton compact. Pour développer le segment de l'emballage, elle a fait l'acquisition en 2021 d'une plieuse-colleuse Diana de Heidelberg. Équipée de trois presses offset et de deux presses numériques, la production se fait principalement en offset. ExePro est notamment équipée d'une presse Iridesse de Xerox pour les petits tirages et l'impression personnalisée et familiale. En matière de finition, elle est aussi équipée en interne d'encarteuses piqueuses, du dos carré collé, de la découpe, de l'agrafage, du pelliculage, etc. L'unique rotativiste luxembourgeois est Techprint, fondé en 1989. L'imprimerie est équipée de rotatives 24 pages Rotoman S. Elle propose également des produits grâce à un système développé conjointement avec le fabricant de rotatives MAN-Roland. "Techprint permet à ses clients d'obtenir des produits réservés jusqu'alors aux rotatives 16 pages, mais avec la productivité impressionnante des 24 pages sur certaines paginations réalisées en multiproduction. De ce fait, les délais et les coûts en sont considérablement réduits", explique le rotativiste. Pour le façonnage, Techprint est équipée d'une ligne de brochage avec une encarteuse piqueuse 6 postes, un margeur-plieur, un module de collage de cartes et une machine à insérer les encarts. Outre la publicité, Techprint imprime aussi pour Editpress, dont il est actionnaire minoritaire.