Alors que les organisateurs de Labelexpo ont dû reporter leur évènement d'avril à septembre 2023 au dernier moment, début mars, "eu égard à des conditions de marché difficiles et à la crise ukrainienne", l'ambiance du côté de la Fespa est plutôt à l'optimisme. Une édition modeste du salon avait pu se tenir en mois octobre dernier à Amsterdam à la faveur d'une courte période d'assouplissement des mesures anticoronavirus. La Messe de Berlin devrait toutefois accueillir une Fespa "normale" fin mai: durée de quatre jours et huit salles bien remplies de visiteurs accourus du monde entier.
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Alors que les organisateurs de Labelexpo ont dû reporter leur évènement d'avril à septembre 2023 au dernier moment, début mars, "eu égard à des conditions de marché difficiles et à la crise ukrainienne", l'ambiance du côté de la Fespa est plutôt à l'optimisme. Une édition modeste du salon avait pu se tenir en mois octobre dernier à Amsterdam à la faveur d'une courte période d'assouplissement des mesures anticoronavirus. La Messe de Berlin devrait toutefois accueillir une Fespa "normale" fin mai: durée de quatre jours et huit salles bien remplies de visiteurs accourus du monde entier. Michael Ryan, responsable de la Fespa Global Print Expo, se dit satisfait de l'édition amstellodamoise de 2021. En dépit des circonstances et de l'absence de quelques ténors, plus de 7 800 visiteurs en provenance de 103 pays avaient fait le déplacement. L'évènement était un peu un avant-goût de l'édition à venir à Berlin, laquelle devrait marquer le début d'une "période de reprise". "Nous voulons de nouveau inspirer les visiteurs et offrir de nouvelles possibilités de croissance." 325 exposants se sont inscrits à ce jour, dont 105 n'avaient pas pu (ou voulu) venir à Amsterdam. De grands noms, tels qu'EFI, Fujifilm et HP - qui avaient déclaré forfait l'an dernier - sont de nouveau de la partie à Berlin. Le choix de la capitale allemande aura une influence positive sur le visitorat, pressent Ryan: "Nous sommes déjà venus deux fois ici: en 2007 et en 2018. Et la dernière fois, le nombre record de plus de 20 000 visiteurs avait été atteint." Christophe Aussenac attend Berlin avec impatience, lui aussi. En octobre, pendant la Fespa d'Amsterdam, le Français a été élu nouveau président de Fespa - fédération de 37 associations professionnelles du monde entier. Aussenac est un fin connaisseur de l'industrie: il est le fondateur d'ATC Groupe, spécialiste de l'impression grand format, de la construction de stands et de la signalétique implanté à Lyon et Paris. Il est aussi président de Fespa France. "Les deux années écoulées ont représenté un sérieux défi pour notre industrie", disait Aussenac lors d'une conférence de presse en ligne tenue fin mars en préparation à la Fespa de Berlin. "En tant qu'entrepreneur, j'ai personnellement fait l'expérience des conséquences commerciales de la pandémie de Covid." Jusqu'à ce que le coronavirus se déclare, son entreprise dépendait à 50% de l'événementiel, avait-il expliqué dans une interview antérieure: avec le confinement, des pans entiers de la production se sont retrouvés à l'arrêt. Il a adapté sa stratégie et s'est concentré sur les productions industrielles et l'habillage de véhicules - deux segments restés stables - voyant même le marché des produits d'intérieur légèrement augmenter. "Je suis heureux d'être en mesure, en qualité de président de Fespa, de soutenir l'industrie dans cette période critique de reprise. Fespa ne ménage pas ses efforts pour aider ses adhérents à relever les défis actuels." Aussenac insiste sur l'importance de l'organisation Fespa pour l'industrie: "La partie la plus importante de l'adhésion à FESPA est l'opportunité de rencontrer des confrères et d'apprendre de l'expérience d'autres membres d'autres pays. Internet a changé la manière dont nous communiquons, mais rien ne peut remplacer des rencontres en face à face." En tant que président, il souhaite notamment s'investir sur deux axes: l'éducation et le développement durable. Cette éducation vise surtout à changer la perception de l'industrie de la signalétique, explique-t-il: "Nous devons convaincre les jeunes de venir travailler dans notre secteur. Nous sommes souvent considérés comme une industrie un peu vieillotte, mais nous savons naturellement tous que ce n'est pas le cas. Nous sommes justement un secteur créatif, où la technologie moderne rend énormément de choses possibles." Aussenac est à la recherche de manières, par exemple, de collaborer avec les écoles et les centres de formations pour rendre le secteur plus visible. Le développement durable devient une condition absolue pour toujours plus de clients: "Ils veulent savoir comment leurs produits sont fabriqués et ce que nous faisons en tant que producteur pour en améliorer la soutenabilité. Je m'y emploie moi-même activement depuis une quinzaine d'années avec mon entreprise, et j'entends à présent veiller à ce que nous comprenions mieux, du point de vue de Fespa, comment nous pouvons aider nos adhérents dans ce domaine. Aussi en faisons-nous un thème central à la Fespa de Berlin avec le nouveau pavillon 'Sustainability Spotlight'." Érigé en matériaux écoresponsables, le pavillon "Sustainability Spotlight" héberge un vaste programme de conférences, explique Michael Ryan. "Nous voulons non seulement informer les visiteurs, mais aussi leur dispenser des conseils et astuces qu'ils peuvent directement mettre en application. Qu'il s'agisse du choix de matériaux alternatifs et de technologies, ou de réduction des émissions de CO2, nous donnons la parole à des experts qui peuvent aider les imprimeries et les prestataires de services d'impression à bâtir un avenir durable." Outre le pavillon du développement durable, Fespa ajoute une seconde nouveauté au programme de l'expo. Au Pavillon des associations, les organisations Fespa nationales et leurs adhérents auront la possibilité de se montrer sous leur meilleur jour, avec des exemples inspirants d'applications innovantes et porteuses. Fespa Belgique a également répondu présent. Pour le reste, les éléments habituels figurent de nouveau au programme, comme le pavillon "Printeriors", qui voit sa surface doublée. On y montrera un large éventail d'applications imprimées pour la déco intérieure, des papiers peints aux textiles en passant par les revêtements de sol et les panneaux muraux. Les World Wrap Masters se tiendront aussi lors du salon. Les deux premières journées, 36 candidats européens s'affronteront pour une place en finale, laquelle suivra directement avec 12 prétendants. Ils devront faire étalage de leur talent à habiller vite et bien non seulement des voitures, mais aussi d'autres objets. Michael Ryan se dit convaincu que la Fespa Global Print Expo 2022 sera une réussite. Le besoin de salons physiques est toujours aussi grand, pense-t-il, même si les médias sociaux et, par exemple, la diffusion en direct des évènements vont jouer un rôle plus important qu'auparavant. Fespa est elle-même devenue beaucoup plus active sur le Web et son portail propose davantage de contenu (en 36 langues). Mais pour certaines choses, rien ne vaut un salon "en vrai": "Les rencontres inopinées et la découverte de nouveautés que vous n'auriez pas trouvées en ligne. La qualité du programme que nous proposons est déterminante." Pour Ryan, la crise du coronavirus appartient au passé, et le salon peut de nouveau compter sur la présence de participants et de visiteurs venus d'Asie. 22 entreprises de Chine figurent sur la liste des exposants, et la Corée du Sud sera elle aussi bien représentée, confie-t-il.