Hecht investit massivement dans des imprimantes à grands volumes

Hecht a son siège à Braine-l'Alleud. Tout à côté se trouve Créaset, qui appartient également à la holding Koramic Visual Communication (KVC) de l'entrepreneur courtraisien Christian Dumolin. Tout comme d'ailleurs Wollux, spécialiste du textile publicitaire et décoratif à Mouscron, dont l'offre vise aussi bien le marché intérieur que l'étranger. KVC dispose également de sites de production en dehors de nos frontières : House of Flags, à Cambridge (Angleterre), et l'imprimeur textile Garsan, à Madrid (Espagne). Ses ambitions européennes sont clairement affichées.Explication de Rik Deman, Managing Director de KVC : " Avec KVC, nous oeuvrons à la construction d'un groupe européen de production de solutions de communication visuelle, avec lequel nous nous profilons vers l'extérieur comme une entité unique. Les clients doivent pouvoir venir nous trouver pour toutes sortes de produits : des posters pour l'affichage jusqu'au textile publicitaire en passant par les présentoirs en carton, les applications print & sign, les totems, etc. KVC regroupe des entreprises riches en traditions dans différents pays, qui disposent d'une grande expertise et travaillent ensemble à la réalisation de nos ambitions européennes. Des changements ont été mis en route cette année par le rapprochement des produits et des entreprises. Le parc des machines de Braine-l'Alleud a été entre-temps réorganisé. Toutes les machines d'impression occupent depuis cette année les espaces de production de Hecht, tandis que l'équipement de finition des cartonnages et des présentoirs, notamment pour la découpe et le collage, a été regroupé chez Créaset, juste à côté. Créaset reste le spécialiste du groupe pour les applications print & sign qui échappent à une production en volumes. Puis il y a aussi Créaset Events, spécialiste des solutions intégrales pour les salons, les évènements, les congrès, etc. Le groupe est organisé par business units : Affichage, Textile et Print & Sign. KVC emploie environ 400 personnes, dont la moitié sur le site de Braine-l'Alleud. "Le parc des machines de van Hecht est considérable : numérique mais aussi analogique, avec 6 presses offset grand format. Rik Deman : " Une bonne part des commandes offset est destinée au marché français. Nous ne savons pas si nous investirons encore en offset dans les années à venir. Tout est une question de calcul et de pondération. Toujours est-il que nos récents investissements ont été exclusivement numériques. Le secret est en fait d'installer les bonnes machines. " Stefaan Cardoen, Process Manager, chez Hecht : " Que ce soit en conventionnel ou en numérique, nous imprimons aussi bien de grands que des petits tirages, ces derniers étant souvent liés à des recommandes multiples. Ou à des commandes en plusieurs versions ou intégrant des données variables. Nous avons ainsi des affiches d'abribus pour le géant de la bière Heineken en 450 versions différentes, chacune en deux exemplaires. Les posters renvoyaient au café le plus proche. Impossible d'exécuter une telle multitude de commandes sans un parc de machines rapides et flexibles. Nous faisons ainsi beaucoup d'affiches sur la Durst Rho 1000 de 250 cm de large et la HP Turbo Jet. Pratiquement toutes les affiches pour panneaux de 8 m2 et 36 m2 de Belgique sont produites chez Hecht. La Durst Rho 1000 peut produire une 8 m2 à chaque minute. Au-delà de 150 exemplaires, les affiches complètes ou morcelées (2, 4,6, 8 lés) sont produites sur l'une des presses KBA 162 (format 111 x 162 cm). L'offset reste plus économique et plus rapide que le numérique dans ce cas de figure. "" Les investissements récents dans de nouvelles imprimantes numériques nous ont dotés en interne d'une capacité de production ultrarapide assortie d'une qualité encore supérieure pour le marché de la publicité extérieure et l'impression sur supports rigides ", dit Stefaan Cardoen. " La nouvelle imprimante UV rouleau-rouleau Acuity Ultra de 5 mètres de large (400 m2 /heure) dispose de 6 couleurs + le blanc et projette des gouttelettes de 3,5 picolitres. Elle permet d'imprimer sur différents types de supports, dont le textile et les bâches, en plus du papier. Elle convient excellemment pour le marché graphique des visuels rétroéclairés haut de gamme. Nous avons aussi investi dans la Jeti Tauro H3300 LED d'Agfa, qui fait 3,3 mètres de large. Elle projette des gouttelettes de 7 picolitres, offre une résolution de 635 x 1 200 dpi et peut produire jusqu'à 453 m2/h. La Tauro est capable de reproduire du texte net jusqu'au corps 4 (aussi bien positif que négatif). Elle embarque 6 couleurs (48 canaux) plus le blanc (12 canaux). Avec les trois machines ensemble, nous sommes en mesure de sortir en numérique un total de 250 m2 de blanc par heure combiné à de la quadrichromie. "L'Agfa Tauro H3300 LED hybride imprime sur vinyle, supports transparents et panneaux rigides. Elle est utilisée 80 % du temps comme imprimante à plat. La configuration installée chez Hecht est équipée en sortie d'un système de déchargement entièrement automatique. Le chargement se fait manuellement par l'avant. Pendant notre visite, les panneaux de carton étaient empilés sur deux palettes. Pour le mode roll-to-roll, le plateau s'escamote facilement pour permettre d'imprimer à partir d'un (3,3 m) ou deux rouleaux (2 x 1,6 m). Chez Hecht, le carton peut être imprimé soit directement sur une machine à plat comme cette Tauro ou sur un modèle Vutek plus ancien, soit indirectement, par contrecollage d'une feuille de papier imprimée auparavant en couleurs sur l'une des presses offset Roland ou KBA.L'imprimante Agfa est pilotée par le flux de production Asanti du constructeur pour la signalétique et la communication visuelle. Cardoen : " Avec Asanti, nous franchissons une étape de plus vers l'automatisation de flux. L'architecture d'Asanti étant client-serveur, nous conservons la possibilité de piloter d'autres imprimantes à partir de ce flux de production. L'intention est d'évoluer au fur et à mesure avec le logiciel vers une automatisation totale de l'activité graphique. Nous commençons avec des produits simples, comme des bâches, où les données nécessaires à la finition sont générées automatiquement dans la composition (zoom, emplacement des oeillets). Pour l'impression et la finition des affiches, les paramètres sont destinés aux tables Zünd : chevauchement, marques de repérage et traits de coupe. Le modèle client-serveur transfère plus de responsabilités au département prépresse tandis que l'opérateur doit moins intervenir sur la machine. Il y a quinze ans, 6 personnes travaillaient ici au prépresse. Aujourd'hui, elles sont 7, mais pour dix fois plus de machines. L'automatisation rend les entreprises plus efficientes. Une autre évolution est que nos collaborateurs sont devenus toujours plus polyvalents. Nos conducteurs offset sont aussi capables de desservir nos imprimantes numériques. "Hecht dispose encore à Braine-l'Alleud d'une ancienne Fujifilm 20 picolitres qui convient toujours pour l'impression de grandes bâches, ainsi qu'une EFI Vutek pour les commandes à imprimer à plat. Les trois HP Latex 3600 de 3,2 mètres de large impriment essentiellement sur vinyle. À cela s'ajoutent trois traceurs de découpe de Summa. Et aussi trois tables Zünd dédiées à la découpe et au fraisage de matériaux plus ou moins durs. Chez Créaset, une machine Zünd est configurée avec un système de chargement et déchargement sur palette à l'avant comme à l'arrière.Rik Deman : " Nous basculons l'ensemble du groupe KVC vers le même système pour tout ce qui est GRC, ERP et comptabilité. Le déploiement du projet commence chez Hecht. Celui-ci s'inscrit dans le cadre des nouveaux investissements du point de vue de l'organisation, des machines, du marketing et de la vente. L'essentiel est de conserver une vision et une approche centrales. Nous souhaitons aussi investir dans l'impression numérique sur textile. Wollux dispose déjà trois imprimantes textiles Durst de 3,2 mètres de large, et elle possède l'une des plus grandes imprimeries de sérigraphie européenne. Un département dédié à la confection textile sera créé sur le site de Mouscron. Par ailleurs, nous étudions les possibilités concernant l'élargissement de l'impression numérique d'affiches et l'introduction de la robotique dans la production. Les plans sont prêts. Avec la technologie existante, un robot peut facilement être configuré pour desservir deux machines. Les perspectives d'avenir sont bonnes pour le secteur, ce qui constitue un stimulant supplémentaire. La publicité Out of Home n'a cessé de croître sur les 10 dernières années, si l'on en croit le Media Economy Report de MAGNA Intelligence, basé sur les chiffres collectés dans 22 pays différents, dont la Belgique. Et l'affiche papier progresse elle aussi. Koramic Visual Communication a du répondant, et nous bénéficions du soutien d'un bon actionnaire. De quoi nous donner confiance en ce que nous faisons.