Le VIGC a été fondé voici un quart de siècle pour accompagner les imprimeries généralistes traditionnelles dans la transformation numérique de l'environnement prépresse, rappelle Jos Steutelings, directeur de l'institut. "L'angle était bon. Mais le monde change et de nouvelles thématiques s'ajoutent sans cesse. La digitalisation, le format PDF et la gestion de la couleur restent des thèmes majeurs, mais d'autres sujets ont pris énormément d'importance ces dernières années. Comme le développement durable, la commande en ligne des imprimés, la cybersécurité et l'intelligence artificielle."
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Le VIGC a été fondé voici un quart de siècle pour accompagner les imprimeries généralistes traditionnelles dans la transformation numérique de l'environnement prépresse, rappelle Jos Steutelings, directeur de l'institut. "L'angle était bon. Mais le monde change et de nouvelles thématiques s'ajoutent sans cesse. La digitalisation, le format PDF et la gestion de la couleur restent des thèmes majeurs, mais d'autres sujets ont pris énormément d'importance ces dernières années. Comme le développement durable, la commande en ligne des imprimés, la cybersécurité et l'intelligence artificielle." Le président Guy Lauwers est d'accord avec Steutelings: "Nous savons que le monde graphique classique - d'où le VIGC est issu - ne cesse de se contracter. Il nous faut donc élargir notre périmètre, et partant, notre groupe-cible. Au sein du secteur graphique, nous débordons largement du champ de l'offset conventionnel. L'impression grand format, par exemple, est un secteur dynamique en Belgique, peuplé essentiellement de jeunes entreprises. Nous voulons aussi ouvrir le VIGC aux producteurs d'emballages et d'étiquettes, des segments qui ont le vent en poupe. Ce que nous pouvons parfaitement réaliser en collaboration avec les fédérations professionnelles, les fonds sectoriels et d'autres parties prenantes au sein de l'industrie graphique, en nous focalisant sur la technologie et en nous renforçant ainsi mutuellement." Guy Lauwers est un homme de réseau actif dans la branche. En plus d'assurer la présidence du VIGC, il siège au sein de la fédération professionnelle Febelgra, de Fespa et du conseil pédagogique de l'Arteveldhogeschool de Gand. Quand on lui a proposé d'être président en 2020, il n'a pas hésité longtemps. Lauwers: "J'ai toujours porté le VIGC dans mon coeur. Je connaissais Jos et je crois en lui en tant que directeur. Ce qui, en plus de la nécessité absolue d'un organisme tel que le VIGC, m'a incité à relever le gant de la présidence. Jos et moi savons parfaitement nous trouver. À côté des activités quotidiennes, nous multiplions les nouvelles initiatives." L'une de celles-ci a consisté à attirer des personnes motivées pour la gestion. Un comité de direction a en outre été constitué, où des entreprises de premier plan sont représentées. Lauwers: "En dépit de la contraction du secteur graphique, nous considérons le nombre d'adhérents comme le principal indicateur de performances. En effet, les membres sont la clé de tout. Plus nous en avons, mieux nous pouvons aligner les cours et formations sur les besoins du secteur. Un vaste réseau d'entreprises de production est également essentiel pour pouvoir offrir une valeur ajoutée à nos partenaires stratégiques." Pour s'élargir au sein du secteur, le VIGC regarde aussi au-delà des frontières. Lauwers: "Et nous cherchons également en dehors de l'activité graphique. Beaucoup de secteurs sont concernés par la vente en ligne et la personnalisation. On pense, par exemple, au textile, au monde de la décoration ou à l'industrie du verre. Ce serait dommage de les laisser réinventer la roue." Les congrès et salons de ce secteur sont essentiellement visités par des entreprises graphiques. Lauwers et Steutelings veulent du changement: "Si nous arrivons à y intéresser d'autres secteurs ou marques, le VIGC peut leur procurer beaucoup de valeur ajoutée. Les banques, par exemple, possédaient autrefois leur propre imprimerie intégrée. Après leur démantèlement, le personnel qui y travaillait a assuré une fonction d'acheteur d'imprimé. Mais lui aussi finit par s'en aller à terme, et c'est ainsi que se creuse un déficit criant d'expertise graphique. Qui est mieux placé aujourd'hui pour assurer ce transfert de connaissances qu'un organisme neutre et indépendant tel que le VIGC?" Jos Steutelings: "Soudal en est un bel exemple. Ce fabricant commercialise ses colles et silicones sous plusieurs marques. Les tubes sont imprimés sur les machines de remplissage par des imprimantes jet d'encre en ligne. Au début, ils n'arrivaient pas à obtenir d'emblée les bonnes couleurs. Nous avons pu les aider grâce à notre maîtrise du procédé, des PDF et de la couleur. Nous avons formé les opérateurs et ensuite le management. Ce faisant, nous prospectons de nouveaux marchés." Les ambitions sont élevées, mais il est nécessaire de faire des choix, dit Steutelings. "Nous étions auparavant un centre d'innovation classique, essentiellement financé par des subsides et investi dans des projets à long terme. Aujourd'hui, nous sommes aussi une plate-forme réseau - et toujours un centre d'innovation - mais qui évolue davantage parmi les entreprises. Nous sommes plus souvent sur la route et nous nous tenons à leur écoute. Nous faisons vraiment quelque chose de ce retour d'information. Nous identifions nos axes de travail sur cette base." "Nous élargissons notre champ de vision, tout en restant extrêmement attentifs aux thèmes pertinents pour notre groupe-cible. Aux alentours de 2016, nous nous sommes intéressés à l'impression 3D. Désireux d'organiser une session, nous avons réalisé une enquête. D'où il est ressorti que cette activité - le mot impression mis à part - n'avait pas grand-chose à voir avec notre secteur. Elle représente peut-être un petit créneau dans l'événementiel, mais pour le reste, la fabrication additive est surtout une affaire d'ingénieurs industriels et de dessinateurs techniques. Il est bon d'expérimenter un tant soit peu avec la technique, mais il faut savoir dire stop s'il n'en ressort rien. En laissant ainsi la place à d'autres nouvelles idées. C'est ce qui fait notre force." Jos Steutelings resitue les évolutions au sein du VIGC dans l'air du temps. "Les décisions du VIGC à ses débuts étaient bonnes, mais on ne les prendrait plus aujourd'hui. Il fut un temps où il était bon d'observer le marché du haut de sa tour d'ivoire. Mais si nous disons au VIGC que les entreprises graphiques doivent vivre avec leur temps, nous devons faire de même." Guy Lauwers: "Je compare cela à ma fonction de CEO chez Dioss: ma tâche principale est de regarder ce qu'il se passe à l'extérieur. Voir comment le monde évolue et en retenir ce qui est intéressant pour notre organisation. De la même manière, Jos analyse ce qui préoccupe nos adhérents et ce à quoi ils doivent s'atteler." Le projet GRACE, visant à encourager l'économie circulaire au sein du secteur Print & Sign grand format, a démarré en novembre. Le VIGC a mis sur pied à cette fin un partenariat avec Centexbel-VKC, le centre d'innovation de l'industrie textile et plasturgique belge. Steutelings: "Nous avons associé notre expertise du secteur Print & Sign grand format à la connaissance de la circularité dans le domaine des textiles et des plastiques accumulée au sein de Centexbel-VKC. Nous n'allons pas inventer totalement de nouvelles choses, mais cartographier l'approche fragmentée et recenser tous les systèmes existants. Une fois identifié le plus grand commun dénominateur, nous mettrons des projets sur pied. Il peut s'agir de formations, mais aussi de visites d'entreprises ou de livres blancs." Jos Steutelings répartit les initiatives en plusieurs catégories: "one-to-many" (voyages d'études et évènement), "one-to-a-few" (formations ouvertes et en entreprises) et "one-to-one" (missions de consultance et activités de labo). La fonction réseau prend de plus en plus d'importance. Guy Lauwers: "Le VIGC est une plate-forme. Nous proposons un média visant à rassembler les gens. Ce qui peut se faire électroniquement, dans un local ou d'une autre manière. Peu importe, pourvu que des individus se retrouvent ensemble. Un élément que nous ne pouvons au grand jamais perdre de vue est notre indépendance. Elle est notre facteur distinctif aux yeux de nos partenaires stratégiques et de nos membres." Cette indépendance combinée à la nouvelle stratégie porte ses fruits, observent Lauwers et Steutelings. Le VIGC a ainsi formé 340 personnes l'an dernier, soit 50% de plus que l'année antérieure. Le nombre de membres a quant à lui progressé de 30% sur les trois dernières années. Et les 3 partenaires stratégiques de 2014 sont aujourd'hui 26. La dernière édition de Het Congres a bénéficié du soutien de 47 parties. Steutelings: "Tout le monde attend de nous que nous soyons indépendants. Un partenaire, une fois, a voulu l'exclusivité. Je lui ai expliqué que cela ne se faisait pas chez nous. Il l'a bien pris et reste l'un de nos principaux supporters à l'heure actuelle."