Jesse Marynen, dirigeant de Buroform, à Malines, et initiateur de la lettre ouverte, relativise : " Notre missive était en fait une invitation aux retailers belges à faire preuve de la même loyauté envers nous en commandant leurs imprimés et leurs signalétiques au niveau local. Nous constatons en effet que de plus en plus de commandes d'entreprises belges et européennes partent vers des pays à bas salaires. Ce qui est bien dommage, car les entreprises graphiques belges aimeraient elles aussi assurer l'avenir de leurs travailleurs. Avec notre lettre, nous avons voulu faire prendre conscienc...

Jesse Marynen, dirigeant de Buroform, à Malines, et initiateur de la lettre ouverte, relativise : " Notre missive était en fait une invitation aux retailers belges à faire preuve de la même loyauté envers nous en commandant leurs imprimés et leurs signalétiques au niveau local. Nous constatons en effet que de plus en plus de commandes d'entreprises belges et européennes partent vers des pays à bas salaires. Ce qui est bien dommage, car les entreprises graphiques belges aimeraient elles aussi assurer l'avenir de leurs travailleurs. Avec notre lettre, nous avons voulu faire prendre conscience aux retailers belges que nous sommes dans le même bateau. Nous avons autant besoin d'eux, qu'eux de leurs clients. " Jesse Marynen : " Avec le recul, peut-être aurait-il mieux valu que notre appel fasse explicitement référence à la lettre ouverte des retailers. Le but n'était absolument pas de prêcher le repli sur soi ; car l'esprit de clocher n'est bon pour personne. Les chiffres de Febelgra montrent que 35 % des imprimés réalisés en Belgique partent à l'exportation vers les Pays-Bas et la France. En nous mettant nos voisins du Nord à dos avec une vision à aussi courte vue, nous nous tirerions une balle dans le pied. Que ce malentendu soit donc dissipé. " " En outre ", poursuit Jesse Marynen, " les Belges ont encore beaucoup à apprendre de leurs homologues néerlandais. Faites une recherche de produit sur Internet. Ce sont systématiquement des sites néerlandais qui ressortent ; pas des belges. Il est donc grand temps de balayer devant sa porte, car nous laissons filer ainsi beaucoup de commandes à l'étranger. Toute cette crise du coronavirus crée en fait le moment idéal pour faire du marketing et dire : 'nous sommes là'. Il est urgent que les entreprises graphiques belges valorisent leurs points forts et fassent en sorte d'être trouvées facilement sur la toile. Car j'en suis convaincu : tout ce qui peut aller en ligne finira par être ligne. " Le fait que la lettre ouverte ait été signée par " seulement " 26 CEO du secteur graphique belge touche un autre point sensible. Jesse Marynen : " Cela montre aussi à quel point nous sommes divisés. Au lieu de nous faire concurrence et de nous livrer à une guerre des prix, nous ferions mieux de nous concerter et de nous soutenir mutuellement. Je suis certain que cela fonctionnerait mieux à long terme. Par exemple, 30 % de tout ce que nous réalisons chez Buroform est sous-traité, simplement parce que certains prestataires sont meilleurs que nous dans leur domaine. Cette crise est peut-être l'occasion pour la prochaine jeune génération d'entreprises graphiques d'insuffler du renouveau dans le secteur, de faire parler d'elle et de partager sa vision d'avenir pour la branche. " Ceux qui n'auraient pas encore lu la lettre ouverte des entreprises graphiques belges signataires, ou qui souhaiteraient la relire, peuvent la trouver sur le site Web de Buroform. www.buroform.be/verhalen/open-brief-grafische-sector