En 2019, l'impression numérique avait déjà solidement pris pied dans le secteur de l'étiquette et de l'emballage et cette position n'a fait que se renforcer. L'illustration montre les choix qui se posaient alors à un transformateur désireux d'investir. À cela s'ajoutent encore une série de systèmes numériques dits de surimpression ainsi que les équipements intégrés sur mesure dans les lignes de production et de remplissage existantes. De quoi se faire une idée du grand nombre d'acteurs opérant dans le domaine des applications d'emballage au sens large, avec de nouvelles capacités et fonctionnalités de nature à augmenter la productivité et faire baisser les coûts.
...

En 2019, l'impression numérique avait déjà solidement pris pied dans le secteur de l'étiquette et de l'emballage et cette position n'a fait que se renforcer. L'illustration montre les choix qui se posaient alors à un transformateur désireux d'investir. À cela s'ajoutent encore une série de systèmes numériques dits de surimpression ainsi que les équipements intégrés sur mesure dans les lignes de production et de remplissage existantes. De quoi se faire une idée du grand nombre d'acteurs opérant dans le domaine des applications d'emballage au sens large, avec de nouvelles capacités et fonctionnalités de nature à augmenter la productivité et faire baisser les coûts. J'avais raison de penser que la carte allait se faire encore plus encombrée, car les fournisseurs lancent sans cesse de nouveaux modèles et des améliorations, même s'il y a eu une sortie très remarquée. Smithers suit de près les évolutions sur ce secteur du marché, publie des rapports et organise des conférences sur l'avenir de l'impression numérique des emballages. C'est par centaines que les marques, vendeurs, imprimeurs et emballeurs, transformateurs, designers et agences viennent y rencontrer les fournisseurs de machines, d'encres et toners, et de solutions de logistique et de flux de production. Le tout constitue un excellent forum où les discussions ont évolué au fil des ans. Si l'on s'y posait surtout au début des questions sur la technologie et son fonctionnement, on y parle plus aujourd'hui des avantages que les entreprises peuvent tirer de la numérisation et de la manière dont les clients réagissent aux nouvelles possibilités. Qualité, fiabilité et rapidité ne sont plus des problèmes pour les imprimantes, qu'elles utilisent des procédés à jet d'encre ou électrophotographiques. Les presses feuilles sont capables de cracher jusqu'à 10 200 B1 par heure, tandis que les rotatives peuvent atteindre 305 m/minute, pour des laizes allant jusqu'à 2,8 m, ce qui les rend aussi productives que l'offset, la flexo et l'hélio. Les fabricants de têtes d'impression et d'autres équipements ont mis au point des solutions aux soucis inhérents au jet d'encre. Les buses bouchées sont ainsi compensées en temps réel, et tant la durée de vie des têtes que le taux de disponibilité de la machine ne font qu'augmenter. Le jet d'encre en sortira grand vainqueur avec des machines toujours plus rapides, en particulier pour les emballages souples. Uteco (avec la Kodak Ultrastream), Windmöller & Hölscher et Comexi ont annoncé de nouveaux systèmes. Fujifilm et Screen aussi sortent de nouveaux produits, pendant que d'autres poursuivent leurs développements et que Koenig & Bauer pousse la RotaJet dans les applications à grands volumes. Cette presse est destinée à l'impression de cartonnages, tout comme la VariJET, la machine feuille de la coentreprise K&B Durst. EFI va à coup sûr essayer d'élargir son marché de débouchés aux emballages carton - et probablement aussi à celui des emballages souples car la presse textile Bolt de Reggiani semble pouvoir être convertie en un puissant système d'impression d'emballages souples moyennant quelques adaptations. Et une partie des nombreux fabricants de presses à étiquettes petite laize va débarquer avec des presses jet d'encre plus larges et plus rapides, tout comme vont le faire les fournisseurs actuels de presses grande laize. Mais l'impression n'est pas tout. Certains fournisseurs proposent des systèmes fortement automatisés, capables d'imprimer et de façonner des boîtes en carton (ondulé) et des emballages souples en un seul passage. Ce qui est monnaie courante dans la production des étiquettes. Pour d'autres formes d'emballages, le fabricant combine l'impression numérique avec le façonnage numérique, en faisant appel à des systèmes de conduite automatisés pour piloter la presse, mesurer et contrôler le résultat et en assurer le suivi jusqu'en finition, pour un vernissage, un pelliculage, une découpe, un rainage, un pliage-collage ou diverses autres opérations d'ennoblissement. La puissance croissante du frontal numérique est mise à profit pour piloter l'unité d'impression, mesurer et contrôler la qualité, et régler et conduire l'équipement de finition. Cette approche remplace les compétences traditionnelles des conducteurs de presse et des opérateurs de façonnage, ce qui n'est pas négligeable dans la mesure où le personnel qualifié est de plus en plus difficile à trouver et à conserver. Si les presses numériques sont les vedettes sexy et éclatantes qui accrochent tous les regards, elles ne sont rien sans leur logiciel de commande. Car la seule manière de gagner de l'argent avec une presse numérique, c'est de produire des impressions commercialisables. Un puissant flux de production est nécessaire pour préparer les fichiers graphiques et conserver une file d'attente bien remplie. Ce qui, en 2019, constituait encore une barrière à la transition pour les fabricants d'emballages, beaucoup ne possédant pas les compétences requises en prépresse et gestion des données. La bonne nouvelle est que de nombreuses sociétés proposent depuis des solutions qui s'intègrent dans les systèmes d'information de gestion pour automatiser l'administration et les fonctions nécessaires à la prise en charge des nombreux petits tirages et à la préparation du contenu variable. Le flux de production, par exemple, devient collaborant et automatisé: les designs sont produits et validés, puis chargés dans des files d'attente de gestion des couleurs et d'imposition, sans aucune intervention manuelle. Le MIS est connecté ; il commande les supports et planifie la production sur la presse et l'équipement de finition, veillant à satisfaire les exigences du client tout en optimisant la capacité du transformateur. Un flux de production numérique peut être intimidant pour les fabricants d'emballages habitués aux très gros tirages, mais ainsi va le monde. Au moins les entreprises peuvent-elles se mettre en quête de solutions car la simplification des chaînes d'approvisionnement est la clé du succès futur pour qui souhaite continuer à fournir des étiquettes et des emballages. Esko est le leader du marché avec une large palette de logiciels spécialisés, qui montrent comment automatiser les processus répétitifs impliqués dans la conception des emballages, leur validation et leur traitement prépresse, avec des intégrations vers les MIS et les presses numériques de fournisseurs tiers. Mais il en existe d'autres, comme Hybrid Software et une multitude de petits éditeurs spécialisés qui proposent des applis et des solutions. Tous ces développements dans le secteur de l'emballage ont au final pour but de satisfaire les attentes, ou plus exactement les exigences, du client final. Dans un monde où tout est de plus en plus "connecté" (une évolution accélérée par la Covid-19), ces attentes et exigences changent, avec un besoin accru d'engagement et d'interaction pour améliorer l'expérience de la marque. L'impression numérique donne la possibilité aux marques de rapprocher davantage leur contenu du client et de lui offrir plus que les fonctions traditionnelles de contenant et de protection de l'emballage, en y intégrant information et promotion. L'impression et la finition numériques des matériaux d'emballage permettent d'exploiter un éventail de fonctionnalités qui vont bien au-delà des possibilités analogiques traditionnelles. Et c'est pourquoi elles se développent si rapidement. La pandémie a donné à de nombreux chefs d'entreprise l'occasion de revoir leurs activités et de les tester par rapport à l'évolution des besoins des clients. L'innovation est essentielle, ainsi que les techniques pour surmonter les barrières cognitives (après tout, les expériences passées peuvent freiner le changement). Les entreprises ont besoin d'éléments ou de personnes capables d'accélérer les choses - le courage en fait partie, et McKinsey Analysis estime que c'est un des facteurs déterminants du succès. A court terme, il ne vaut pas la peine d'attendre une technologie moins chère et meilleure. D'un autre côté, les entreprises qui ont déjà eu le courage de mettre la technologie jet d'encre à l'épreuve en voient immédiatement le retour. Et il y en a de plus en plus.