Un logo sur le mur d'une entreprise, une déco murale dans un restaurant, un pan de mur personnalisé dans la chambre d'un enfant, une signalétique et des décors muraux dans un hôpital, des textes muraux dans un musée... Imaginez que toutes ces applications peuvent être imprimées directement sur le mur, sans aucun substrat, grâce à une imprimante verticale mobile. La technologie existe et elle vient tout droit d'Allemagne. Il s'agit de l'imprimante murale wallPen. Grâce à la technologie jet d'encre, elle imprime aussi bien des images, des photographies que des textes sur tout type de mur, toute surface verticale, y compris les plus irrégulières.
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Un logo sur le mur d'une entreprise, une déco murale dans un restaurant, un pan de mur personnalisé dans la chambre d'un enfant, une signalétique et des décors muraux dans un hôpital, des textes muraux dans un musée... Imaginez que toutes ces applications peuvent être imprimées directement sur le mur, sans aucun substrat, grâce à une imprimante verticale mobile. La technologie existe et elle vient tout droit d'Allemagne. Il s'agit de l'imprimante murale wallPen. Grâce à la technologie jet d'encre, elle imprime aussi bien des images, des photographies que des textes sur tout type de mur, toute surface verticale, y compris les plus irrégulières. À Arquennes, en frontière du Hainaut et du Brabant Wallon, une start-up de décoration murale a vu le jour il y a un an. Frédéric Brasseur, un ancien employé d'ING et passionné de technologie, a vu le potentiel de l'imprimante WallPen. Suite à une restructuration de la banque, il a décidé de fonder Waouwall en tant qu'indépendant afin de commercialiser l'imprimante murale en Belgique pour le marché de la décoration d'intérieur. "Je m'étonne que les imprimeries grand format de la région n'aient pas ce type d'imprimante. Ce n'est pas encore très connu", dit Frédéric Brasseur. Jusqu'à présent, Waouwall a pu faire ses preuves pour quelques entreprises, notamment pour le magasin de jouets Fox et Cie. L'imprimante étant transportable en voiture, Frédéric Brasseur s'est rendu dans les bureaux du magasin afin de parer les murs du logo de la chaîne de magasins de jouets. "Je ne suis pas du tout du secteur graphique, mais l'imprimante murale est relativement facile à utiliser. J'ai suivi une formation chez un revendeur de wallPen en France", dit Frédéric Brasseur. "L'avantage de ce type d'imprimante par rapport aux autocollants est que l'impression est plus durable dans le temps et il suffit de peindre par-dessus si on veut changer la décoration. Un autre avantage est qu'elle est capable d'imprimer sur toute la hauteur du mur et sur tout type de support, y compris le bois, le métal, le verre, le plexiglas, etc. D'ailleurs, je trouve qu'au plus il y a de la structure sur le mur, au plus le rendu est sympa." Avec son imprimante wallPen, Frédéric Brasseur vise comme applications aussi bien la signalisation pour les entreprises, les écoles, les hôpitaux... que la décoration murale d'intérieur pour le secteur Horeca, les bureaux, les musées et les particuliers. Le fabricant wallPen fait part de 45 machines vendues en Allemagne, 16 en France et neuf aux Pays-Bas. En Belgique, wallPen compte 12 clients qui sont soit des indépendants, comme Waouwall, soit des entreprises. On retrouve par exemple JOart, à Malle. Spécialisée depuis 2015 dans les peintures murales artistiques pour les intérieurs, notamment des chambres d'enfants, l'entreprise est l'une des premières en Belgique à avoir investi dans une imprimante murale en 2019. Elle a aujourd'hui pour clients aussi bien des particuliers que des entreprises. LSD Graphics à Mons en est un autre utilisateur. Graphiste indépendant et responsable du prépresse chez Semoulin Packaging, Damien La Sala de LSD Graphics utilise également une imprimante wallPen depuis 2022 pour compléter son activité. Il dispose de la dernière version, la wallPen E2. Les clients qui font appel à Damien La Sala pour l'impression murale sont principalement des artistes, qui exposent ou qui offrent des services de décoration, des architectes, des agences de communication ainsi que des particuliers. "L'impression murale est un service qui séduit les professionnels de ces secteurs, mais ils préfèrent sous-traiter la production que d'investir eux-mêmes dans la technologie en raison du prix", explique Damien La Sala. Une imprimante wallPen est fournie avec des rails et des sacs de transport. Il est possible d'ajouter des extensions pour étendre la largeur ou la hauteur d'impression (min. 1,6 m ; max. 4 m de haut). L'investissement représente environ 50.000 euros, système d'axe vertical, rail horizontal extensible et forfait d'encre de deux ans compris. En ce qui concerne le prix de vente des impressions, le fabricant allemand wallPen recommande un prix de vente au mètre carré de 230 euros, mais un rendement est aussi possible avec un tarif de 170 euros. En pratique, Damien La Sala applique un tarif qui varie entre 125 et 150 ?/m2 en fonction du projet et du type de client (particulier ou entreprise). "Le tarif recommandé par wallPen est faisable pour de grands comptes, pas pour des particuliers ou des indépendants", commente Damien La Sala. Waouwall pratique aussi une tarification inférieure à 200 euros par mètre carré. Selon le fabricant, le coût de l'encre varie entre deux et six euros par mètre carré. L'entreprise wallPen a été fondée en 2015 par Andreas Schmidt en Allemagne. L'entreprise est aujourd'hui établie à Wissen, une ville allemande située à environ 300 km de Bruxelles. Alors actif dans la vente de logiciels de CFAO 3D pour les secteurs de l'automobile, de l'aérospatiale et de la construction mécanique, Andreas découvre qu'il existe des imprimantes murales chinoises sur la plateforme Alibaba. Enthousiasmé par cette technologie, il se lance le défi d'importer et de distribuer ces imprimantes verticales sous son propre label. Mais il est très vite déçu: la première imprimante qu'il reçoit pour 18.000 euros s'enflamme ; la seconde, d'un autre fabricant chinois, montre des faiblesses techniques. Déterminé, Andreas Schmidt décide alors de construire lui-même sa propre imprimante murale. Commence alors la recherche de composants de haute qualité et de fournisseurs fiables en Europe. En juin 2016, la première imprimante wallPen fonctionne correctement avec un logiciel développé également en interne. En février 2017, cinq premières wallPen E1 sont lancées sur le marché et les premiers clients sont formés. Une version améliorée de l'imprimante wallPen, la E1plus, est introduite au bout d'un an et demi avec une révision complète du système d'impression à axe vertical, de l'alimentation en encre et du séchage UV. En 2022, l'entreprise a déjà déménagé deux fois pour suivre sa croissance et 100 imprimantes de deuxième génération sont vendues dans 50 pays avec une version 3.0 du logiciel RIP. À ce jour, wallPen a obtenu 20 brevets nationaux et internationaux. Aujourd'hui, l'entreprise wallPen est en pleine croissance et compte environ 35 employés, dont dix nouveaux engagements réalisés au cours du premier semestre. "De plus en plus d'imprimantes murales sont vendues. Comme elles sont construites ici en Allemagne, nous avons besoin de plus de main-d'oeuvre pour construire les machines, mais aussi pour soutenir le contrôle qualité, la vente commerciale, le service après-vente et technique et la formation", confie Lea Schlechtriemen, porte-parole de wallPen. Bien que wallPen dispose d'un réseau de revendeurs à travers le monde, la vente se fait en direct en Belgique. Au niveau mondial, les clients de wallPen sont des entreprises du secteur de l'architecture, de la construction, de la publicité ainsi que des indépendants qui cherchent à démarrer un nouveau business. "En Allemagne, la plupart de nos clients sont des entreprises du secteur de la construction. Beaucoup d'entreprises achètent la machine comme service supplémentaire à leur activité principale. À l'heure actuelle, les imprimeries ne font pas partie de nos principaux clients, mais la technologie commence à se populariser aussi dans le secteur de l'impression grand format", explique Lea. La deuxième génération d'imprimante murale, la wallPen E2, a été mise sur le marché en septembre 2021 avec une résolution et une vitesse d'impression plus élevée (max. 8 m2/h). Elle a été d'emblée configurée avec cinq canaux d'impression, mais ce n'est que depuis cet été que le blanc peut être ajouté aux quatre couleurs CMJN. Grâce à la technologie jet d'encre "goutte à la demande", l'imprimante s'adapte à toutes les textures murales intérieures et extérieures. Le fabricant wallPen collabore avec Ricoh pour la tête d'impression et avec Agfa pour les encres UV. "Nous utilisons une encre UV très résistante, semblable à du plastique, sans odeur, qui durcit immédiatement sous les lampes à séchage UV intégrées. Elle est adaptée aux milieux sensibles comme les hôpitaux et peut être utilisée sur presque tous les substrats tels que le plâtre, le papier peint, le bois, la brique, les peintures au latex, la pierre, le plastique, le clinker, le métal, le verre, la plupart des carreaux, etc.", affirme Lea Schlechtriemen. Selon le fabricant, l'encre conserve sa qualité pendant au moins 12 ans à l'intérieur. À l'extérieur, la résistance aux UV est de deux ans sans protection, mais peut être étendue à plus de cinq ans en appliquant un revêtement UV transparent. En ce qui concerne la vitesse d'impression, la wallPen imprime entre 1,2 et 14 m2/h, selon la qualité et la résolution sélectionnées. La wallPen supporte des résolutions d'impression de 300 à 1200 dpi. La plupart du temps, les utilisateurs utilisent une résolution de 600 x 720 dpi pour tramer et imprimer les images. Si cela peut sembler relativement peu, la qualité est au rendez-vous pour les utilisateurs de l'imprimante murale. Il est possible d'imprimer en quatre passes ou en huit passes pour une plus haute qualité. "La qualité de l'impression murale est équivalente à la qualité de l'image", assure Lea Schlechtriemen. "Un vrai 600 dpi sur un mur est déjà absolument époustouflant, d'autant plus que les impressions murales sont généralement des motifs de grande taille et qu'ils sont toujours observés à une certaine distance", indique le fabricant sur son site web. Transportable en six modules, l'imprimante de 90 kg s'installe en quelques minutes devant les murs à imprimer. L'appareil se déplace automatiquement le long du mur sur une plateforme sur roues contrôlées par des capteurs laser. "Les rails ne sont pas requis, mais sont disponibles en option pour les cas où le sol n'est pas suffisamment plat", indique la porte-parole de wallPen. Les rails sont d'ailleurs dotés de niveaux à bulle. L'imprimante est pilotée sans fil via l'application web wallPen. Un capteur laser intégré repère les irrégularités des surfaces et adapte les têtes d'impression jusqu'à 10 cm de profondeur. La wallPen peut imprimer des images jusqu'à quatre mètres de haut grâce à une extension de l'axe vertical et sans limites de largeur. Pour sa prochaine version, le fabricant travaille sur un déplacement plus rapide de la tête d'impression en évitant les déplacements de haut en bas superflus en dehors de la zone d'impression. Pour la première fois en Belgique, l'entreprise wallPen fera partie des exposants du salon de la communication visuelle Sign2Com, qui se tient en octobre à Courtrai. "Nous ferons une démonstration en direct de l'imprimante pendant toute la durée du salon et peut-être un petit concours. Nous espérons mieux faire connaître notre imprimante en Belgique", informe Lea Schlechtriemen.