Que ce soit par conviction personnelle ou par stratégie commerciale, le développement durable est à la porte de plus en plus d'entreprises. La durabilité est également devenue un thème phare dans le secteur du print & sign. D'une part, les clients sont davantage soucieux des enjeux environnementaux et prescrivent de plus en plus des critères de durabilité. D'autre part, la loi climat de l'UE vise la neutralité carbone à l'horizon 2050, ce qui ne pourra se faire sans la contribution des entreprises. Sans parler des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l'ONU et qui, en théorie, doivent être atteints à l'horizon 2030. Pour ce faire, aussi bien les gouvernements que les entreprises et autres collectivités sont appelés à s'engager activement. Les ODD tournent autour de cinq domaines, dits les "5P": peuple, prospérité, planète, paix, partenariats. Comment dès lors intégrer le développement durable dans son organisation en tant qu'entreprise de production dans le secteur de l'impression grand format et de la signalétique? Et qu'est-ce qu'une entreprise durable finalement?
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Que ce soit par conviction personnelle ou par stratégie commerciale, le développement durable est à la porte de plus en plus d'entreprises. La durabilité est également devenue un thème phare dans le secteur du print & sign. D'une part, les clients sont davantage soucieux des enjeux environnementaux et prescrivent de plus en plus des critères de durabilité. D'autre part, la loi climat de l'UE vise la neutralité carbone à l'horizon 2050, ce qui ne pourra se faire sans la contribution des entreprises. Sans parler des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l'ONU et qui, en théorie, doivent être atteints à l'horizon 2030. Pour ce faire, aussi bien les gouvernements que les entreprises et autres collectivités sont appelés à s'engager activement. Les ODD tournent autour de cinq domaines, dits les "5P": peuple, prospérité, planète, paix, partenariats. Comment dès lors intégrer le développement durable dans son organisation en tant qu'entreprise de production dans le secteur de l'impression grand format et de la signalétique? Et qu'est-ce qu'une entreprise durable finalement? En quelques mots, le développement durable repose sur trois grands piliers fondamentaux: économique (prospérité pour tous), environnemental (protéger la planète) et social (éliminer la pauvreté, bien-être, équité...). Intégrer ces différents piliers dans l'entreprise demandera certainement un changement de mentalité, de façon de travailler et de management. C'est aussi tout l'écosystème de l'entreprise, fournisseurs et clients, qui devra s'aligner aux valeurs de durabilité de l'entreprise. Des investissements seront aussi nécessaires, mais de façon intelligente et pas à n'importe quel prix. En matière de développement durable, l'imprimerie Schmitz Digital Printing, située à Ciney, fait figure de pionnier dans le secteur. Enregistrée EMAS et ISO 14001 depuis plus de 10 ans, Schmitz a d'abord mené sa propre démarche environnementale en tant qu'imprimerie écoresponsable sous le label 'green attitude'. Une démarche qui a façonné la culture de l'entreprise et qui a demandé dès le départ l'implication de tous les employés. "Nous essayons de voir dans notre microenvironnement comment nous pouvons diminuer notre impact environnemental", dit le gérant Bruno Schmitz. "Cela passe par des travailleurs locaux, éviter les déplacements inutiles, l'optimisation du stock pour réduire les transports... Tout cela fait partie d'une politique globale de durabilité", explique Bruno Schmitz. Plus récemment, l'imprimerie Publi FDM, basée à Hautem-Saint-Liévin, se démarque aussi en tant qu'entreprise durable. En 2018, Publi FDM a commencé à mener des actions en faveur du développement durable. Pour ce faire, elle fonde sa démarche sur les 17 Objectifs de développement durable. Chaque année, Publi FDM planifie de nouvelles actions à mener pour répondre autant que possible à ces objectifs. Depuis 2020, sa démarche est récompensée par la Charte Voka de l'entrepreneuriat durable. Il s'agit d'un programme d'action des Chambres de commerce flamandes (Voka) basé sur les 17 ODD. "Cela permet de mieux contrôler nos actions et nous donne plus de crédibilité pour vendre des produits dits durables", dit Franky Demeyer, fondateur et gérant de Publi FDM. Comme le souligne Franky Demeyer, la durabilité va au-delà de l'aspect écologique, il y a aussi l'aspect humain à prendre en compte. Au niveau du travail, le pilier "Peuple" sous-entend une politique RH durable, le bien-être au travail, la formation continue et la diversité. Ce qui est pris en compte aussi bien chez Schmitz que Publi FDM. "En tant qu'entreprise, nous donnons une seconde chance aux personnes même sans formation. Nous collaborons avec des instances comme le VDAB ou des personnes qui ont un parcours atypique. Nous essayons d'établir une parité homme-femme dans l'entreprise et d'offrir un traitement égal. Nous prônons une communication transparente aussi bien envers le personnel qu'envers les clients et les fournisseurs. Nous sommes aussi une entreprise multiculturelle. Au besoin, nous offrons une période de formation en néerlandais de trois mois avant de commencer à travailler", explique Franky Demeyer. Chez Schmitz, on tient aussi compte du bien-être au travail. Au niveau de la production, il s'agit de minimiser les risques de pollution et de préserver la santé des travailleurs notamment via la prévention et le choix des équipements de production. Entre démarche réellement durable et écoblanchiment, il peut être difficile de faire la différence. Pour reconnaître une entreprise durable, les certifications accompagnées d'un rapport de durabilité annuel sont des signes qui donnent de la crédibilité. Ils permettent de garantir un contrôle régulier du système de gestion de l'entreprise et des processus de production via des audits annuels. Ce que pratique Bruno Schmitz, qui a lancé il y a quelques mois une campagne de sensibilisation "On est green et vous?". Il proteste: "Nous dénonçons un manque d'engagement et de volonté de certains clients, aussi bien du secteur privé que public, qui disent vouloir faire un effort pour l'environnement, mais sans poser les actes adéquats. Ils veulent du durable, mais pour un euro de moins, ils sont prêts à choisir l'option la plus économique au détriment de la durabilité. Le durable ne sera jamais meilleur marché et encore moins à l'heure actuelle. Il faut pouvoir trouver un équilibre entre les exigences environnementales, humaines et économiques et établir des critères d'achat responsables et plus sélectifs". Bruno Schmitz a ainsi voulu donner un coup de pied dans la fourmilière. "Cela fait des années que nous avons mis la priorité sur des produits verts et européens. Il ne suffit pas d'imprimer sans encre solvant et sans PVC pour être durable. Il y a encore beaucoup de greenwashing de la part de certains clients qui disent vouloir faire un effort et de certains fournisseurs de matières premières. Se contenter de planter des arbres en Indonésie, rouler avec des voitures électriques et installer des panneaux photovoltaïques, ce n'est pas suffisant. Il faut pouvoir prouver que l'ensemble du système est 'vert', mais cela demande un audit annuel et des investissements. Nos processus sont contrôlés, il n'y a rien de plus honnête que d'avoir un audit externe". Est-il vraiment nécessaire de le préciser? Toute démarche de développement durable dans une entreprise passera par un contrôle de la consommation énergétique et, dans la mesure du possible, l'utilisation d'énergies renouvelables ou vertes. Le premier objectif sera de diminuer autant que possible la consommation énergétique. Ce qui passera par une sensibilisation du personnel aux économies d'énergie, mais aussi par le choix de technologies moins énergivores quand c'est possible. Fournisseur d'énergies vertes, panneaux photovoltaïques, éclairage LED, isolation du bâtiment, récupération des eaux... font partie des pratiques courantes. Dans le secteur de l'impression grand format et de la signalétique, la durabilité passe indéniablement par une gestion efficace des déchets et le recyclage. Aussi bien chez Schmitz que Publi FDM, la gestion des déchets fait partie des principaux points d'attention. Objectif: produire le moins de déchet possible. Assez unique dans le secteur, Schmitz contrôle ses flux de déchets à travers 14 filières de recyclage. Ce qui va bien au-delà du tri classique carton, plastiques, PVC, déchets dangereux. "Cela demande un effort et du temps. Les collaborateurs sont habitués à tout trier directement. Nous sommes continuellement à la recherche de nouvelles filières de traitement des déchets", dit Bruno Schmitz. Actuellement, c'est la gestion des matériaux sans PVC (pas de filière de recyclage) et le recyclage des bâches en PVC (explosion des prix, manque d'efficacité) qui posent question. Avant d'en arriver au recyclage, un travail est d'abord fait en amont pour réduire l'utilisation des matières et donc les déchets. Quand il est possible de donner une seconde vie à certains déchets, comme les palettes en bois ou les bâches, via d'autres partenaires, cette voie est privilégiée à celle du recyclage. Depuis 2018, Publi FDM a aussi fait un pas en avant en matière de recyclage. Publi FDM fait appel à trois partenaires pour recycler les déchets de plaques en PVC mousse, de polyester et des cartons, PMC et PET. Publi FDM a mis en place un service de recyclage des textiles imprimés à disposition des clients pour les transformer en de nouvelles matières premières. Cela concerne principalement les drapeaux, les toiles avec tendon, les chaises de plage, les bannières... "Nous offrons ainsi à nos clients la possibilité d'un processus complètement circulaire", dit Franky Demeyer. "C'est un atout pour nous, car les entreprises sont demandeuses de ce genre de service de recyclage. Elles sont prêtes à payer plus pour la valeur ajoutée que cela apporte au niveau de la durabilité". Dans la mesure du possible, produire de façon durable c'est favoriser des consommables à la fois de qualité et à faible impact environnemental. Le choix des supports est un sujet sensible en matière de durabilité dans une imprimerie numérique de grand format. En effet, comment être durable quand les matériaux issus de la pétrochimie, et donc de ressources fossiles, sont à la base de l'activité? Schmitz Digital Printing annonce favoriser les encres écologiques, les produits sans PVC, les supports biodégradables, les matières recyclées... À ce propos, avec ou sans PVC les supports? Pour Bruno Schmitz: "Tout dépend des applications et du niveau de résistance nécessaire." Depuis 2020, Publi FDM offre sur sa boutique en ligne également un choix de matériaux sans PVC pour les drapeaux, bannières, panneaux, autocollants, présentoirs. Le carton recyclé et le polyester sont d'autres alternatives durables qui sont proposées. "Nous offrons des solutions durables comme les autocollants sans PVC et les bâches en polyester, mais au final c'est le client qui fait le choix en fonction de son budget. On peut opter pour du polypropylène (PP) ou du polyéthylène (PET) pour remplacer le PVC. C'est un peu plus cher, mais il y a des clients qui sont prêts à y mettre le prix. Cependant, il faut pouvoir les recycler et nous sommes actuellement à la recherche d'un partenaire", dit Franky Demeyer. "Pour les applications de courte durée, il est préférable d'utiliser des bâches en polyester, mais le PVC est un choix plus durable pour les applications de longue durée", indique-t-il. Le PVC est devenu la bête noire de toutes les réflexions autour de la durabilité dans le secteur de l'impression grand format. D'ailleurs, les fournisseurs du secteur offrent de plus en plus d'alternatives avec des matériaux sans PVC. Bruno Schmitz: "Nous essayons d'utiliser de moins en moins de PVC, mais nous ne l'avons pas complètement abandonné, car on peut le recycler. (NDLR: Cela concerne le PVC rigide. Actuellement, Bruno Schmitz est à la recherche d'une filière de recyclage depuis plus de deux ans pour le PVC souple, dont les déchets sont pour le moment compactés et stockés dans l'imprimerie). En revanche, il y a un manque de transparence sur le matériau utilisé dans les produits sans PVC." Bruno Schmitz dit ne pas avoir trouvé de solution de recyclage pour les supports sans PVC. "Nous préférons les stocker en attendant de trouver une solution sûre plutôt que de les faire incinérer. L'incinération des médias sans PVC est autorisée, mais nous n'avons pas assez de recul pour être certains que c'est sûr pour l'environnement". Publi FDM ne bannit pas non plus le PVC: "On dit que le PVC est mauvais pour l'environnement, mais on peut quand même le recycler, ce qui diminue l'impact environnemental. Quand les produits peuvent être recyclés pour en faire de nouveaux produits, cela devient durable", dit Franky Demeyer. Pour y voir plus clair, le fournisseur PantoonBenes a demandé au département R&D du fabricant allemand Aslan, spécialisé dans les films autoadhésifs, de faire le point sur les atouts des différents matériaux (PP, PLA, rPET, PVC souple...) en matière de durabilité. À la question de savoir quel matériau est le plus durable, la réponse n'est pas simple, mais multifactorielle. Dans le rapport rendu par Aslan à PantoonBenes, il en ressort qu'il n'y a pas qu'un seul choix de matériau durable et que tout dépendra de l'utilisation prévue. Dans le cas des applications de longue durée, par exemple, le PVC souple s'avère bien être la meilleure option. "Une solution en PP devra être remplacée plusieurs fois pour une application de longue durée, ce qui n'est pas durable", justifie Raf Thibaut, directeur général de PantoonBenes. Pour votre information, le rapport complet d'Aslan peut être consulté sur demande auprès du distributeur PantoonBenes. "Le PP est recyclable, mais une fois imprimé avec des encres UV l'est-il toujours? Dans quel cas vaut-il mieux utiliser un matériau déjà recyclé plutôt qu'un autre recyclable? Peut-on prouver que les matériaux sans PVC seront bien recyclés? Il n'y a pas toujours des filières de recyclage disponibles pour toutes les alternatives recyclables. C'est souvent un service qui doit être organisé par le fournisseur comme HP qui récupère les cartouches d'encre, par exemple. Par ailleurs, un support biodégradable imprimé avec un certain type d'encre sera-t-il toujours biodégradable? Nous pouvons fournir des produits écologiques, mais il faut pouvoir prouver comment ils seront recyclés et montrer tout le cycle de vie. C'est ce que nous cherchons à faire avec nos fournisseurs", explique Raf Thibaut. Pour Marc Breistein, directeur commercial de Beltex, distributeur de médias souples de très grand format, la demande pour des médias propres est de plus en plus forte: "Aujourd'hui, il y a une demande très forte pour passer à autre chose que de la bâche en PVC. Le choix se fait malheureusement encore trop souvent sur l'aspect économique et/ou de la confection du produit, qui implique une nouvelle façon de travailler." Christoph Van den Langenbergh, Benelux Sales Director d'Antalis, abonde dans le même sens: "Il faut pouvoir convaincre les clients qu'on peut obtenir la même qualité d'impression sur les supports alternatifs, mais cela demande aussi une nouvelle méthode de travail." Pour Marc Breinstein, l'avantage environnemental des médias sans PVC par rapport au PVC est qu'ils peuvent être incinérés. Endutex, fabricant portugais de médias souples et commercialisé par Beltex, dit avoir la possibilité d'envoyer ses médias souples sans PVC à l'incinération comme alternative de recyclage. Selon Endutex, l'incinération "consiste essentiellement à brûler les déchets pour produire de l'énergie. Cela commence à être stratégique dans certains pays." Une étude en laboratoire menée sur cinq échantillons sans PVC du fabricant portugais a en effet confirmé que les déchets de coupe et les matériaux en fin de vie peuvent être envoyés à un opérateur de déchets pour une valorisation énergétique. "Ces matériaux ont un pouvoir calorifique élevé et une faible teneur en contaminants. Ils peuvent être utilisés pour la production de combustible solide de récupération (CSR) ou de combustible dérivé des déchets (CDD)", explique Endutex. Difficilement recyclables de par leur composition (un mélange de fibre polyester et de PVC), les bâches publicitaires en PVC sont pourtant incontournables dans une imprimerie. C'est un processus qui est coûteux et les encres peuvent aussi constituer un frein au recyclage. Pour Bruno Schmitz, le recyclage de la bâche en PVC est d'ailleurs devenu un problème technique et économique. "Nous ne parvenons pas à trouver une filière de recyclage. Soit les coûts sont devenus trop élevés soit nos bâches imprimées sont refusées parce qu'elles ne répondent pas aux critères de recyclabilité", dit Bruno Schmitz. En Belgique, il existe comme spécialiste de la revalorisation des déchets industriels et postconsommation Tivaco à Tournai, qui recycle aussi le PVC souple. A la question de savoir ce que deviennent les bâches publicitaires en fin de vie qui ne sont pas revalorisées, il n'y a pas de réponse. Pour Marc Breinstein, le marché ne propose pas de recyclage de la bâche publicitaire en PVC à grande échelle. "Recycler une bâche en PVC demande de séparer la fibre polyester du PVC via un processus chimique qui prend des heures. Aujourd'hui, une grande partie des bâches en PVC est enfouie. En tant qu'acteur du marché de l'impression numérique, je ne me sens pas à l'aise avec cela et travaille quotidiennement à diminuer notre impact en tant que distributeur." L'upcycling semble plutôt être la voie privilégiée des imprimeries numériques de grand format qui affichent un engagement durable sur internet. Plutôt que de transformer la bâche publicitaire, l'upcycling consiste à récupérer la matière brute pour fabriquer toutes sortes d'objets, principalement des sacs et accessoires. Dans ce cas, les bâches publicitaires ont des qualités appréciées telles que la solidité, la souplesse et l'étanchéité. Les entreprises en vue spécialisées dans ce domaine sont Bilum, en France, et Freitag, en Suisse. En Belgique, l'entreprise de travail adapté Axedis à Limal annonce sur son site internet pouvoir revaloriser les bâches publicitaires pour en faire des étuis à masque ou à lunettes, des plumiers ou encore des trousses à maquillage. Mais là aussi le bât blesse: "Nous ne récupérons plus les bâches publicitaires. Les coûts de nettoyage, de stockage et de triage étant trop importants, nous ne pouvons dégager une marge suffisante pour continuer nos projets de recyclage", nous informe Frédérique Borde, Responsable commerciale d'axedis. Pour Marc Breinstein, l'upcycling est une des solutions, mais est insuffisante pour faire de la revalorisation à grande échelle. "La quantité de bâches en PVC imprimées en Europe est gigantesque par rapport au besoin d'une entreprise d'upcycling." Produire durablement c'est aussi privilégier des technologies d'impression à faible impact environnemental. La solution pour une impression 100% écologique n'existant pas, il s'agit plutôt de trouver le meilleur compromis. Bruno Schmitz: "À chaque investissement, nous tenons compte de l'aspect environnemental, mais jamais au détriment de la qualité. Ce peut être une machine qui sera moins énergivore ou qui permettra de générer moins de déchet, mais aussi qui permettra d'offrir un meilleur confort de travail." L'imprimerie Schmitz est ainsi équipée des systèmes d'impression HP Latex, EFI Vutek H5 UV LED (notamment plus économe en encre), d'une vernisseuse UV, mais aussi d'une machine de soudure par haute fréquence (plus ergonomique). "Ce sont des investissements plus coûteux, mais c'est plus durable", dit Bruno Schmitz. Aussi bien chez Schmitz que Publi FDM, la première étape a été de supprimer la production à base d'encre solvant. Pour les applications textiles, Publi FDM a opté pour l'impression par sublimation, tandis que tous les supports adhésifs sont imprimés avec la technologie HP Latex, à base d'encre aqueuse. Pour imprimer des textiles de façon durable, Publi FDM a choisi d'investir dans l'impression par sublimation, qui utilise des encres aqueuses pigmentées. "Le textile imprimé avec des encres UV n'est pas recyclable", justifie Franky Demeyer. En amont de tout processus de production, l'écoconception ne peut être ignorée dans une imprimerie qui se veut durable. Cette démarche consiste à considérer les aspects environnementaux dès la conception et le développement d'un produit avec pour objectif de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long de son cycle de vie. La conception et le développement d'un produit doivent ainsi trouver un équilibre entre les exigences environnementales, sociales, techniques et économiques. L'écoconception c'est par exemple aussi chercher à faire le même produit, mais avec moins. On peut ainsi opter pour un matériau d'une épaisseur moindre, qui sera plus léger, s'il délivre les mêmes performances. "Pour pouvoir faire de l'écoconception, il faut des clients fidèles avec qui dialoguer et faire un partage d'expérience", dit Bruno Schmitz. Les fournisseurs interrogés et les prestataires de services convergent vers un même constat: les principaux demandeurs de solutions écologiques viennent du secteur de la vente au détail. "Des marques comme Nike, L'Oréal, etc. sont à la base de la demande, d'autres acteurs plus petits émergent aussi. Nous sommes convaincus que la demande va se généraliser de plus en plus", dit Raf Thibaut de PantoonBenes. Pour répondre à la demande de solutions durables émanant du secteur du retail, Igepa a constitué un assortiment de produits durables (ex. PP 100% recyclable) pour différents types d'applications. En collaboration avec le fabricant de plaques en PVC Palram, Igepa a aussi conçu la solution Palight ReNu, des plaques en PVC mousse 100% recyclées. Le distributeur prévoit également un service de recyclage. Un projet pilote de recyclage est en cours chez un client pour récupérer les plaques en PVC usées. Celles-ci sont alors transformées en granulats en Belgique qui serviront ensuite de matière première pour fabriquer de nouvelles plaques en PVC mousse à l'usine de Palram au Royaume-Uni. "Ces plaques recyclées pourront de nouveau être imprimées chez le client final", dit Frederik Van Mol, Sales Manager Viscom d'Igepa. Comme alternative au PVC mousse pour les applications de signalétique et de présentoirs, Igepa distribue également le support en carton Oppboga, de fabrication suédoise. Selon Frederik Van Mol, il s'agit d'un panneau en carton FSC qui peut être utilisé pour les applications extérieures pendant six mois. Selon le fabricant suédois, le panneau est composé d'un volume élevé de fibres de bois vierges et peut être plus fin que le PVC mousse. Ce qui permet de faire des économies au niveau du poids lors du transport, mais aussi de transporter plus de matériau, indique le fabricant. Pour les films adhésifs, Igepa offre les films sans PVC de Grafityp pour l'impression, le lettrage, la signalétique et l'habillage de véhicules. Tandis que pour une solution écologique de présentoir, Igepa a lancé un roll-up en carton entièrement recyclable avec les déchets de papier, à condition d'utiliser une bannière en papier. Selon Igepa, le carton du roll-up baptisé Greenboarder est issu d'une gestion forestière locale responsable. Du côté d'Antalis, des solutions plus durables sont aussi proposées pour remplacer les matériaux en PVC. "Dans le secteur du retail, de grandes sociétés cherchent et prescrivent des alternatives aux plaques en PVC. Cela fait également partie de leur stratégie RSE. Dans le secteur de la communication visuelle, il sera de plus en plus nécessaire d'avoir des produits alternatifs durables en stock pour remplacer le PVC", dit Christoph Van den Langenbergh, Benelux Sales Director d'Antalis. Dans ce cadre, le distributeur offre notamment comme solution écologique un panneau à base de cellulose qui peut être trié dans le conteneur des papiers-cartons.