Industrie 4.0 : de la presse jusqu'au robot palettiseur

Les honneurs iront certes à la nouvelle et très remarquable Lithoman IV, mais le mérite en revient en fait à l'ensemble de l'appareil de production. Entièrement aménagé selon les préceptes de l'Industrie 4.0, celui-ci s'articule autour de différentes machines interconnectées par le biais d'une digitalisation poussée. La ligne de production complète est configurée en U et occupe un rectangle de 60 x 40 m. Elle se compose de la rotative 80 pages, d'une double ligne de coupeuses rotatives de Rima System, d'empileurs, et d'un robot qui arrange les paquets d'imprimés ou les cartouches de cahiers sur des palettes (on dénombre 7 de ces robots dans tout le bâtiment). L'Industrie 4.0 commence avec les données en provenance du MIS, où les fiches de travail sont établies pour les CtP, la presse et sa périphérie, les coupeuses rotatives et le robot. Bientôt, des AGV (véhicules autoguidés) viendront chercher les palettes chargées de paquets ou de cartouches et les transporteront aux endroits ad hoc dans la chaîne logistique ou au département finition. Eric Bongaerts, CEO de Moderna Printing : " La presse nous permet de réduire considérablement la gâche. L'appareil de production doit pouvoir être réglé et fournir des exemplaires commercialisables en moins de 2 000 exemplaires. L'objectif est de produire de manière presque entièrement automatisée afin que l'impression rotative et le façonnage d'un nombre croissant de plus petits tirages soit rentable pour Moderna Printing. L'intelligence du logiciel de commande de la machine et de sa périphérie est tellement poussée qu'une intervention humaine n'est pratiquement plus nécessai...

Les honneurs iront certes à la nouvelle et très remarquable Lithoman IV, mais le mérite en revient en fait à l'ensemble de l'appareil de production. Entièrement aménagé selon les préceptes de l'Industrie 4.0, celui-ci s'articule autour de différentes machines interconnectées par le biais d'une digitalisation poussée. La ligne de production complète est configurée en U et occupe un rectangle de 60 x 40 m. Elle se compose de la rotative 80 pages, d'une double ligne de coupeuses rotatives de Rima System, d'empileurs, et d'un robot qui arrange les paquets d'imprimés ou les cartouches de cahiers sur des palettes (on dénombre 7 de ces robots dans tout le bâtiment). L'Industrie 4.0 commence avec les données en provenance du MIS, où les fiches de travail sont établies pour les CtP, la presse et sa périphérie, les coupeuses rotatives et le robot. Bientôt, des AGV (véhicules autoguidés) viendront chercher les palettes chargées de paquets ou de cartouches et les transporteront aux endroits ad hoc dans la chaîne logistique ou au département finition. Eric Bongaerts, CEO de Moderna Printing : " La presse nous permet de réduire considérablement la gâche. L'appareil de production doit pouvoir être réglé et fournir des exemplaires commercialisables en moins de 2 000 exemplaires. L'objectif est de produire de manière presque entièrement automatisée afin que l'impression rotative et le façonnage d'un nombre croissant de plus petits tirages soit rentable pour Moderna Printing. L'intelligence du logiciel de commande de la machine et de sa périphérie est tellement poussée qu'une intervention humaine n'est pratiquement plus nécessaire. " La nouvelle Lithoman IV longgrain (50 000 révolutions par heure) du constructeur manroland Goss est équipée du dernier cri en matière d'automatisation. Une feuille de 80 pages mesure 2 250 x 1 240 mm (L x H) ; le diamètre de feuille est de 260 cm. Et pourtant les caractères corps 6 en quadrichromie ressortent avec la même netteté sur l'ensemble de la feuille d'un catalogue fraîchement imprimé. Le contrôle de qualité de la bande de papier (repérage latéral et circonférentiel, registre de coupe, densité, tuilage) s'effectue à la volée. Tout cela dans le but de réduire la gâche et d'accélérer les changements de travaux. La densité des couleurs est contrôlée par un scanner qui couvre toute la largeur de la bande, et plus par une tête de lecture balayante comme auparavant. La bande de papier proprement dite est tirée dans la machine en environ une minute entre le changeur de bobines et le dispositif de coupe du papier imprimé dans la superstructure. Les quatre tours d'impression forment le coeur de la machine. Ensuite viennent le sécheur de Contiweb et une armoire Contiweb contenant 9 cylindres de refroidissement et un système CFA (applicateur d'huile de silicone et réhumidificateur combinés en un seul dispositif). Ceux-ci contribuent à prévenir le rétrécissement de la bande de papier. Eric Bongaerts : " L'imprimé sort plus plat (par exemple, collé en ligne sur papier 60 g/m2) et la bande ne frise pratiquement pas (fan-out). " La presse est équipée du système de changement automatique des plaques Auto Plate. Un nouveau travail peut ainsi être prêt à rouler en 20 minutes. Il faut 6 minutes pour le cahier suivant, de bonnes feuilles à bonnes feuilles. " La presse est conçue pour des changements de travaux rapides. Les paramètres machine pour la production de jobs types (par exemple : 2 x 36 pages, grammage 80 g/m2, qualité de papier et format) sont conservés en mémoire et récupérés pour les commandes similaires ultérieures. Tout cela n'était pas possible avec les anciennes presses. Le 'lean & mean' conjugué à l'automatisation est la seule manière de rester compétitif dans un marché sensible au prix et face à la concurrence internationale des pays de l'Est pour certaines commandes déterminées. " Au département photogravure qui occupe une superficie de 30 x 18 m, deux lignes automatiques d'Agfa exposent les plaques thermiques destinées à l'ensemble des presses de Moderna Printing. Les plaques sont déposées par un robot sur le plateau de chargement des deux imageuses. La configuration robotisée est une nouveauté lancée par Agfa en vue de la drupa (reportée). Celle de Moderna Printing est la première du constructeur en Europe occidentale. Bongaerts : " Nous avons l'avantage de pouvoir alterner indifféremment les 4 formats de plaque (80, 48, 16, 8 pages) de nos 5 presses. Une palette peut supporter 600 plaques de 0,3 mm, ou 400 de 0,4 mm. " L'espace situé au-dessus de la photogravure accueille les sanitaires, le réfectoire et une salle de fitness. Eric Bongaerts : " Aurions-nous osé cet investissement en sachant que le coronavirus allait frapper ? Oui, tout de même. Avec la nouvelle presse, Moderna Printing peut sortir beaucoup plus de produits de différentes paginations qu'avant. La décision d'investissement du 26 février 2019 a fait l'objet d'une étude préalable fondée sur le taux de conversion de nos devis. Nos possibilités avec la nouvelle presse ont crû d'environ 50 %. Une entreprise qui cesse d'investir dans un appareil de production industrielle efficace finit à terme par voir son résultat lourdement grevé par les coûts de personnel, ce qui met son avenir en péril. " " Il est clair malgré tout que la crise du coronavirus a entraîné une contraction du marché. L'année avait pourtant commencé en fanfare, avec une hausse du chiffre d'affaires de 65 % en janvier, explicable par la faillite de plusieurs imprimeries, et encore +10 % en février. En mars, il avait chuté à 70 % de la normale, et même à 35 % en avril. Nous avons de nouveau réalisé 80 % de notre chiffre en août. Et pour septembre, le résultat devrait être quasi OK. Les mesures du gouvernement en matière de chômage technique sont un soutien pour les entrepreneurs en cette période de coronavirus. Mais tout cela ne suffit pas. Moderna Printing est heureusement une entreprise forte, dotée d'un épais matelas financier qui lui permet d'absorber le choc économique de la crise sanitaire. " 2020, année perdue ? Eric Bongaerts : " Non. Nous sommes toujours dans le vert. Ce n'est pas une année agréable et nous aurions préféré poursuivre sur la lancée de nos excellents mois de janvier et février. " Êtes-vous inquiet pour l'avenir ? " On se pose des questions, en effet, mais je perçois déjà des signes de reprise sur le marché. Nous avons l'habitude de travailler avec de faibles marges, mais les grands volumes ont disparu ; d'où la nécessité d'investir dans une nouvelle presse. Les gens doivent retrouver la confiance et continuer de vivre. Mon constat : les entreprises qui ont continué à faire de la publicité imprimée se portent bien. Quels sont les commerçants qui font les meilleures affaires ? Ceux qui envoient régulièrement des dépliants et des prospectus, et qui n'oublient pas leurs clients. On ne peut pas toucher les masses uniquement en ligne. Nous le voyons très bien. Ceux qui négligent leurs clients sont les plus frappés. C'est pourquoi je reste optimiste. Le monde est sens dessus dessous, mais une fois que la vie aura repris son cours normal, les volumes reviendront. "