Le paysage éducatif flamand est en pleine mutation. Une grande réforme est en cours dans l'enseignement secondaire, laquelle va de pair avec de nouveaux programmes d'apprentissage. Un exercice entamé dans le premier degré en 2019. Pour cette année scolaire, la modernisation de l'offre d'études concerne donc les étudiants de cinquième. Elle doit permettre des choix d'études plus ciblés: transition vers le supérieur, préparation au marché du travail ou les deux (ce qu'on appelle la double finalité). C'est donc dans le cadre de cette réforme de l'enseignement que le VISO de Mariakerke a profondément révisé le programme de cours de ses orientations graphiques. Nouvelles graphiques a évoqué cette nouvelle approche avec Luc Gevaert, Bart Verstappen et Petrus Wylin, conseillers techniques, Guy Van Durme, coordinateur des conseillers techniques et Annick Thienpont, directrice générale des VISO de Gand et Mariakerke.
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Le paysage éducatif flamand est en pleine mutation. Une grande réforme est en cours dans l'enseignement secondaire, laquelle va de pair avec de nouveaux programmes d'apprentissage. Un exercice entamé dans le premier degré en 2019. Pour cette année scolaire, la modernisation de l'offre d'études concerne donc les étudiants de cinquième. Elle doit permettre des choix d'études plus ciblés: transition vers le supérieur, préparation au marché du travail ou les deux (ce qu'on appelle la double finalité). C'est donc dans le cadre de cette réforme de l'enseignement que le VISO de Mariakerke a profondément révisé le programme de cours de ses orientations graphiques. Nouvelles graphiques a évoqué cette nouvelle approche avec Luc Gevaert, Bart Verstappen et Petrus Wylin, conseillers techniques, Guy Van Durme, coordinateur des conseillers techniques et Annick Thienpont, directrice générale des VISO de Gand et Mariakerke. Le VISO, ou en clair Vrij Instituut voor Secundair Onderwijs Gent, dispose à Mariakerke d'un campus où sont inscrits quelque 600 étudiants. Dans le troisième degré sont proposées des orientations telles qu'Informatique et sciences de la communication, Médias graphiques, Crossmédias, Photographie, Médias imprimés et Design publicitaire (décorateur & étalagiste). Le campus du VISO dans le centre de Gand est spécialisé dans la mode. Les deux implantations recensent ensemble plus de 800 étudiants. L'école organise aussi des "classes d'accueil pour primo-arrivants allophones" (OKAN). Le VISO Mariakerke attire surtout des élèves des Flandres orientale et occidentale, et d'une partie de la province d'Anvers. Le campus abrite aussi un internat. "Nos étudiants OKAN s'orientent également vers les disciplines graphiques et on ne peut que les en féliciter", constate Annick Thienpont. "Ils composent un important groupe-cible qui peut aider à combler le déficit de main-d'oeuvre au sein de différents secteurs. Beaucoup d'entreprises sont à la recherche d'un personnel bien formé", abonde Guy Van Durme. Si le monde éducatif change, l'industrie graphique est elle aussi en pleine transformation. "Pour le renouvellement de notre offre pédagogique, nous avons discuté avec différents partenaires du monde tant éducatif que professionnel, et ce aussi bien en Belgique qu'à l'étranger. L'objectif est de pérenniser notre programme d'enseignement", dit Bart Verstappen. Les conseillers techniques du VISO ont de bons contacts avec le terrain, condition sine qua non pour trouver suffisamment de places de stage pour les étudiants. Luc Gevaert doit ainsi en dénicher 90 cette année pour les différentes orientations, ce qui n'a rien d'une sinécure. L'équipe du VISO entend répondre avec son programme d'études actualisé à différentes tendances qu'elle observe dans l'industrie graphique, à savoir: importance grandissante du marché de l'emballage, développement du secteur Print & Sign et intérêt croissant des élèves pour le monde audiovisuel. L'école assiste à l'essor de nouvelles technologies comme l'Xtended Reality (réalités virtuelle (RV) et augmentée (RA)), l'Internet des objets (IoT), la conception de jeux vidéo (game design) et l'intelligence artificielle (IA). Pérenniser les orientations implique notamment selon le VISO de miser sur l'enseignement par projet au sein de laboratoires dotés d'une technologie intégrée. Les étudiants doivent mener à bien un projet, de la conception jusqu'à la réalisation, la découverte et l'apprentissage des outils nécessaires (matériel et logiciel) se faisant au gré des besoins. Le programme d'études doit par ailleurs être rendu plus attrayant, ce qui devrait stimuler l'afflux d'un plus grand nombre de nouveaux étudiants. "Nous constatons que le marché graphique est en demande d'opérateurs. Nous continuons d'investir dans nos propres formations", dit Bart Verstappen. D'où l'achat récent par l'école d'une imprimante UV à plat Mimaki CJV 200 2513EX (auprès d'Igepa) et d'une table de découpe Summa F1612 (chez Papyrus). Le nouvel équipement, représentant un montant total d'environ 150 000 euros, est utilisé pour les orientations Médias graphiques, Médias imprimés et Design publicitaire (voir schéma). Dans le domaine logiciel, un partenariat a été conclu avec la société bulgare EngView Systems pour la conception d'emballages et de présentoirs, et le programme SketchUp (conception 3D) est utilisé pour la construction de stands. Petrus Wylin est responsable de la nouvelle orientation Design publicitaire (auparavant Décoration et étalage). "Nous observons une forte demande de l'industrie pour la construction de stands et le design événementiel. La nouvelle orientation se focalise sur la conception et la construction de stands", dit Wylin. Dans la salle de pratique, on peut travailler avec les cadres du fabricant belge beMatrix. Les panneaux peuvent être imprimés avec la Mimaki et découpés sur la Summa. Dans l'atelier, les nouvelles machines trônent à côté des presses offset et du matériel de sérigraphie. "Avec les nouveaux programmes scolaires, les écoles peuvent mettre davantage leurs propres accents. Nous avons adapté notre offre au retour que nous avons du monde du travail. Avant, nous étions juste une imprimerie offset, mais nous avons élargi cette perspective. L'offset reste important, mais notre éventail d'options de sortie est bien plus vaste: découpe et fraisage, sérigraphie, impression numérique UV, découpe laser, etc.", explique Bart Verstappen. "Nos nouveaux investissements ont été réalisés en fonction d'une large gamme d'applications ; nous créons ainsi une sorte d'output center pour les différents degrés et orientations. Un terrain de jeu technologique pour tous les segments de l'industrie graphique." Des drones DJI ont été achetés pour les orientations Crossmédias et Photographie, et on a investi dans du matériel audiovisuel professionnel. Une description du programme d'enseignement complet sortirait du cadre de cet article, mais en voici les grandes lignes. Dans le premier degré général, on travaille avec des modules de découverte, permettant aux élèves de s'initier aux différentes orientations dans l'espoir qu'ils puissent opérer une transition au sein de l'école. À partir de la troisième année, il est possible de choisir l'option Techniques graphiques. On y travaille en labos. Le labo Design (4 heures) permet de faire les premiers pas dans le domaine du "design thinking". Dans le labo Creative (3 heures), on approfondit un peu la matière dans Photoshop, Illustrator et InDesign, et on commence à concevoir et réaliser ses propres projets. Dans le labo Sign (4 heures), enfin, les élèves s'initient à l'impression numérique, à la sérigraphie, à la découpe laser, à la décoration d'intérieur et au covering. Les labos de la quatrième année Techniques graphiques sont: Médias graphiques (4 heures, graphisme visuel, pensée conceptuelle), Crossmédias (4 heures, conception et développement Web et animation) et Impression (5 heures, offset, impression numérique et finition). En cinquième année, il y a la spécialisation Crossmédias avec notamment les labos Art (graphisme, typographie...), Web (design et programmation), Animation et Audio & vidéo. Dans l'option Médias graphiques, il y a en cinquième année, outre les labos Art (graphisme) et Tech, un labo Design avec des projets en corporate design, 3D design, packaging design, event design, carwrapping, etc. En sixième année Médias graphiques, on parle workflow, design et output (offset, impression numérique et finition). Dans l'orientation Médias imprimés aussi, on travaille en labos à partir de la troisième année: Design, Print (offset) et Sign (imprimantes numériques, sérigraphie, découpe laser, décoration d'intérieur et covering), Finishing et Makers (quatrième année, flux de production graphique complet, de l'idée au produit final). La cinquième année Médias imprimés prévoit quatre labos: Impose (workflow), Sign, Finishing et Print (offset). Un labo Packaging s'y ajoute en sixième année, ainsi qu'un stage. L'orientation Design publicitaire prévoit en troisième et quatrième années, des labos Art (création d'images), Design (Illustrator, Photoshop, InDesign) et 3D (conception d'espace). En cinquième année, un labo Output couvre notamment la réalisation de maquettes pour la construction de stands et le design événementiel. En sixième année, le labo Output se concentre sur la construction de stands. Les élèves de septième peuvent se spécialiser en Assistant crossmédias en productions interactives, Préparateur en publications imprimées/en ligne, Préparateur en médias imprimés (assistant graphiste), Opérateur print & sign et Opérateur de rotative.