La politique d'Albert Heijn (AH) visant à réduire l'utilisation du plastique dans ses emballages se déploie sur deux axes. D'un côté, le retailer - qui compte aujourd'hui près de 70 succursales en Flandre - regarde où le plastique reste incontournable et voit dans quelle mesure il ne pourrait pas être rendu plus mince. Il s'efforce en outre d'utiliser de plus en plus de matière recyclée en remplacement du matériau vierge. L'exemple le plus récent est celui des barquettes de 500 g de fruits, composées de 40% de rPET (=PET recyclé) et en rayons depuis février. La moitié du matériau recyclé provient de déchets ménagers, ajoute Marion Beugelsdijk, experte en emballages pour les marques propres. On parle, dans un premier temps, de plus de 500 000 barquettes par an.
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La politique d'Albert Heijn (AH) visant à réduire l'utilisation du plastique dans ses emballages se déploie sur deux axes. D'un côté, le retailer - qui compte aujourd'hui près de 70 succursales en Flandre - regarde où le plastique reste incontournable et voit dans quelle mesure il ne pourrait pas être rendu plus mince. Il s'efforce en outre d'utiliser de plus en plus de matière recyclée en remplacement du matériau vierge. L'exemple le plus récent est celui des barquettes de 500 g de fruits, composées de 40% de rPET (=PET recyclé) et en rayons depuis février. La moitié du matériau recyclé provient de déchets ménagers, ajoute Marion Beugelsdijk, experte en emballages pour les marques propres. On parle, dans un premier temps, de plus de 500 000 barquettes par an. Le rPET est utilisé pour la couche intermédiaire, entre deux épaisseurs de PET vierge. Le but est d'éviter tout risque de migration d'éventuels résidus toxiques vers le produit. Ce que l'on appelle un sandwich ABA. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) stipule par ailleurs que le PET recyclé doit provenir de 95% d'emballages alimentaires, et ce pour garantir une alimentarité minimale. Umincorp, qui assure le processus de nettoyage, de tri et de broyage pour Albert Heijn, veille au respect de cette exigence. "Le processus a été mis au point par Peter Rem à l'Université technique de Delft, et Umincorp l'a transposé à l'échelle industrielle", explique Beugelsdijk. La spécialiste packaging d'AH explique encore pourquoi l'enseigne a commencé par le PET dans son effort visant à promouvoir l'utilisation de matériau recyclé dans ses emballages alimentaires. "Le PET se nettoie facilement. Le PET issu de déchets d'emballages ménagers est le seul plastique pouvant être transformé en emballages alimentaires après recyclage. Ce n'était jusqu'ici possible qu'avec des bouteilles PET, notamment consignées. Les barquettes en PET, comme les raviers de champignons ou de viande, étaient jusqu'ici recyclées en plastiques colorés non recyclables ou destinés à des usages bas de gamme, comme des potelets ou des tables de pique-nique. C'est la première fois que ces barquettes sont recyclées pour la production d'emballages alimentaires transparents, eux-mêmes recyclables." "Le recyclage de barquettes PET usagées présente l'avantage de libérer davantage de PET issu du flux des bouteilles pour la fabrication de nouvelles bouteilles, ce qui réduit le besoin de plastique neuf (fossile)", fait observer Albert Heijn. "Le recyclage du plastique s'en trouve en outre stimulé car davantage d'emballages alimentaires reçoivent une nouvelle vie pour emballer des denrées. Il en résulte aussi une plus grande disponibilité du PET recyclé, un défi croissant face à l'augmentation de la demande de plastique recyclé." L'objectif d'Albert Heijn est d'en arriver à un minimum de 50% de PET recyclé à l'horizon 2025. "Tous les emballages plastiques sont d'abord extraits des déchets ménagers. Ils sont ensuite déchiquetés et les granulés des différents types de plastiques sont séparés. Ces granulés seront fondus pour la production de nouvelles applications d'emballage. Cette méthode est la manière la plus efficace de séparer le PET des autres sortes de plastique issues du tri aval, dit Beugelsdijk. "Il semble qu'un tri à la source suivi d'un broyage de ces fractions génère plus de déchets." Les nouveaux raviers de fruits ne sont qu'une des initiatives d'Albert Heijn visant à rendre ses emballages plus circulaires. Ainsi, il y a aussi désormais des barquettes de viande comportant la plus grande proportion possible de PET, poursuit Beugelsdijk. "Auparavant, les barquettes de viande étaient dotées d'une couche intérieure en PE intégrale, pour la soudabilité. Elles sont désormais entièrement composées de PET, avec un coating partiellement en PE uniquement sur les bords du récipient pour l'operculage. Ce qui a demandé beaucoup de travail de développement, car le PE reste encore le meilleur matériau pour la soudure." Comme autre innovation visant à économiser le plastique, on note aussi les sachets dans lesquels le haché est vendu emballé depuis peu. Albert Heijn les a codéveloppés avec le transformateur de viande Hilton Foods en remplacement des récipients standard avec absorbeur. De quoi économiser plus de 500 000 kilos de plastique sur base annuelle: soit 70% en moins. Le sachet est légèrement bombé car on y ajoute de l'oxygène pour protéger le haché. "Ces sachets ne peuvent malheureusement pas encore être constitués de monomatériau, car une couche barrière reste nécessaire", explique Beugelsdijk. "Il s'agit d'un complexe de PP et d'EVOH." Mais toutes les viandes ne se prêtent pas à un conditionnement en sachet", reconnaît Beugelsdijk. "À cause, par exemple, de l'humidité et des protéines dégagées dans l'emballage. Mais nous essayons d'éviter l'absorbeur tant que faire se peut." Ce qui est possible, par exemple, avec le skin pack que nous utilisons pour le bifteck." Albert Heijn a aussi engrangé d'énormes progrès dans la réduction du plastique pour d'autres emballages alimentaires. Les salades-repas et lunch sont désormais proposées dans une barquette aux parois plus fines, et les légumes-snacks ont abandonné le célèbre petit seau avec couvercle pour des raviers minces avec opercule. On a aussi commencé l'adaptation de plus de cent emballages de fromage, avec pour résultat, une réduction de 200 000 kilos de plastique par an. Les tranches sont conditionnées dans une enveloppe refermable avec un papier permettant d'en sortir la pile de fromage de manière hygiénique. Le papier remplace le petit plateau en PET de l'ancien conditionnement. L'enveloppe n'est pas un multicouche, mais un mélange de PE et de PP. "Cet emballage n'est donc pas encore recyclable, mais préparé du mieux possible selon le KIDV (centre d'expertise de l'emballage durable) et CEFLEX (Circular Economy for Flexible Packaging)", explique Beugelsdijk. Les bouteilles de jus de marque propre sont en PET 100% recyclé depuis un certain temps déjà. La bouteille est dotée d'une étiquette détachable au lavage de taille réduite. "L'étiquette est ainsi facile à séparer de la bouteille dans l'installation de tri. Le défi était réel car le jus est soutiré réfrigéré. Il faut donc que l'étiquette reste collée, tout en pouvant malgré tout facilement s'enlever dans un bain après usage." Albert Heijn a aussi déjà fait beaucoup pour la circularité des emballages non-food. Ainsi, les bidons de lessive de marque propre sont déjà en PE 100% recyclé et donc recyclables. "La bouteille comporte aussi un manchon intégral en PE ultrastretch, qui épouse bien la forme du récipient et peut s'en séparer facilement chez le recycleur." Nous avons l'avantage chez Albert Heijn d'avoir un assortiment exceptionnellement vaste", conclut Beugelsdijk. "En tant que spécialistes en packaging, nous avons amplement la possibilité de réutiliser la matière recyclée d'un emballage comme recyclat pour la fabrication d'emballages d'autres produits. Ainsi, le PE et le PP des emballages de lait peuvent être réutilisés dans les bouteilles de gel WC ou les flacons de shampooing de notre marque de distributeur Care."