Tout le monde aujourd'hui a entendu parler des "Usines du Futur 4.0". Mais de quoi s'agit-il exactement? Le site www.madedifferent.be (de Sirris et Agoria) entend faire quelque peu la clarté sur le sujet. "Les Usines du Futur 4.0 sont des entreprises de production qui relèvent les défis de la quatrième révolution industrielle de manière systématique. Elle fournissent des produits à haute valeur ajoutée et sont suffisamment flexibles pour réagir aux changements rapides de la demande du marché. Une Usine du Futur joue à fond la carte des processus de production digitalisés, fait un usage réfléchi de l'énergie et des matériaux, a recours aux technologies modernes et place l'innovation sociale tout en haut de ses priorités. Elle adopte une approche centrée sur l'humain et accorde une attention particulière à la responsabilisation, à la créativité et à l'autonomie de son personnel."
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Tout le monde aujourd'hui a entendu parler des "Usines du Futur 4.0". Mais de quoi s'agit-il exactement? Le site www.madedifferent.be (de Sirris et Agoria) entend faire quelque peu la clarté sur le sujet. "Les Usines du Futur 4.0 sont des entreprises de production qui relèvent les défis de la quatrième révolution industrielle de manière systématique. Elle fournissent des produits à haute valeur ajoutée et sont suffisamment flexibles pour réagir aux changements rapides de la demande du marché. Une Usine du Futur joue à fond la carte des processus de production digitalisés, fait un usage réfléchi de l'énergie et des matériaux, a recours aux technologies modernes et place l'innovation sociale tout en haut de ses priorités. Elle adopte une approche centrée sur l'humain et accorde une attention particulière à la responsabilisation, à la créativité et à l'autonomie de son personnel." Rien de nouveau sous le soleil pour Cargill Izegem. "Voilà plus de vingt ans que le groupe investit dans cette implantation", dit Marco Moes, Plant Superintendent. "Grâce à notre programme d'excellence industrielle, le site est devenue une usine de pointe qui fait partie du gratin mondial. Nous n'atteignons pas uniquement les sommets sur le plan technologique. La politique de l'entreprise a toujours mis l'accent aussi sur le développement du personnel. Les collaborateurs bénéficient de la liberté, du soutien et des moyens nécessaires pour contribuer individuellement à l'amélioration constante des résultats. Et pour couronner le tout, le durable figure en haut des priorités depuis de nombreuses années. Nous avons ainsi souscrit à la charte d'entrepreneuriat durable du Voka dès le début des années 90. Sans en avoir conscience, nous répondions déjà en grande partie aux critères imposés à une Factory of the Future. L'obtention de ce label n'était toutefois pas un objectif en soi. Nous nous sommes au contraire faits auditer parce que nous avions la conviction de pouvoir encore mieux faire. Il restait une marge d'optimisation, et certainement sur les plans de la digitalisation et de la soutenabilité. Ce qui constitue précisément deux axes de transformation importants au sein du parcours permettant d'évoluer vers l'Usine du futur. C'est donc en toute logique que nous avons entrepris de décrocher l'Award." Reste naturellement la question: qu'est-ce qui pousse Cargill Izegem à toujours vouloir aller un peu plus loin? "D'un côté, le titre de Factory of the Future constitue une reconnaissance pour notre équipe", explique Marco Moes. "De l'autre, le surcroît d'attention qui en découle dans les médias est toujours bon à prendre pour notre entreprise. Ne produisant pas sous ses propres marques, elle est une illustre inconnue sur le marché. Nous espérons que cet Award pourra faire changer les choses. Il offre certainement une manière intéressante d'attirer l'attention des profils techniques hautement qualifiés. Automatisation, digitalisation et robotisation sont autant de termes susceptibles de les faire réagir." Les candidats à l'obtention du label "Factory of the Future" doivent eux-mêmes se soumettre à un audit officiel. D'où il est ressorti que Cargill Izegem faisait partie des meilleurs élèves de la classe. "Notre score était en principe suffisant pour nous valoir le titre", explique Moes. "Nous avons malgré tout voulu nous appuyer sur cet outil pour atteindre un niveau d'efficience supérieur. Le questionnaire et l'accompagnement d'Agoria ont d'emblée généré une foule d'idées d'optimisations potentielles. Parfois, des interventions minimes font déjà une grande différence. Par exemple, tout le monde a sa propre tasse aujourd'hui. Ce qui nous a permis de supprimer les gobelets en plastique de la machine à café." Des initiatives plus ambitieuses ont bien sûr été prises. Cargill Izegem projette ainsi les données de production en temps réel directement à l'atelier. "Ainsi les opérateurs peuvent-ils intervenir sans délai si une ligne est moins performante", précise Moes. "Nous avons également misé sur la multiplication des mesures en ligne, ce qui permet de détecter les écarts sans prise d'échantillon. Ces deux interventions débouchent sur une meilleure gestion des processus et une réduction sensible de la perte. Ce qui est intéressant, d'un point de vue non seulement économique mais aussi écologique. En cas de pépin, les huiles déclassées peuvent encore être utilisées pour le secteur technique, mais les bouteilles et les autres emballages vont à la poubelle. Il est donc important de faire le moins d'erreurs possible et de les détecter au plus vite. Si un écart n'est découvert qu'au labo, c'est tout le lot qui est refusé. Si cela arrive en production, nous pouvons circonscrire les dégâts à quelques dizaines de bouteilles, voire moins." L'accent mis sur la digitalisation et la soutenabilité a automatiquement reporté l'attention sur le département emballage. Un changement important dans le processus d'amélioration a été l'introduction de PET recyclé (rPET) pour l'ensemble des bouteilles. "Un tel matériau contient plus d'impuretés que la matière vierge", dit Moes. "La plupart des entreprises vont dès lors souffler des parois plus épaisses pour éviter l'apparition de trous minuscules. D'un point de vue tant économique qu'écologique, ce n'était pas une option pour nous et nous nous sommes mis en quête d'une solution permettant de surmonter cet obstacle. La technologie finalement mise en oeuvre produit de meilleurs résultats qu'attendu. Nos bouteilles sont plus minces qu'auparavant. Chaque contenant subit un contrôle de qualité par des instruments de mesure en ligne directement après le soufflage. Concrètement, des photos comparatives sont prises en permanence par des caméras ultrarapides. Les bouteilles qui ne répondent pas aux critères sont immédiatement éjectées du process et envoyées au recyclage. En même temps, les paramètres de soufflage sont adaptés car une impureté est généralement le signe avant-coureur de problèmes multiples. Avec cette solution unique mise au point par nos propres ingénieurs en collaboration avec le fournisseur, nous sommes véritablement à la pointe. Il est en effet fort probable que beaucoup d'autres acteurs de l'industrie alimentaire voudront suivre notre exemple." Cette nouvelle technologie est déjà appliquée sur les quatre lignes de Cargill Izegem dédiées au soufflage des bouteilles. Sur deux autres lignes, le produit est soutiré dans des emballages achetés. "Là aussi, nous avons ajouté une technologie supplémentaire visant à éviter les erreurs - et donc les déchets", poursuit Moes. "Une balance de contrôle en ligne vérifie que la quantité exacte a été injectée. Au moindre écart, les systèmes de remplissage sont immédiatement corrigés. D'où un gain réel car auparavant, l'ensemble de la palette était rejeté pour un seul contenant trop ou insuffisamment rempli. À présent, la perte se limite à un seul exemplaire. Nous avons aussi investi dans des caméras qui vérifient que le capuchon est bien en place et le produit correctement étiqueté avant la mise en boîte ou le suremballage." La grande valeur ajoutée d'une Usine du futur résulte de l'utilisation des données produites et captées pour toutes sortes d'applications. "La technologie déployée dans notre usine génère effectivement des trésors d'information", dit Moes. "Si les données n'étaient que peu exploitées auparavant, elles forment aujourd'hui le fondement de nos plans d'optimisation. On pense ici en premier lieu à l'entretien prédictif ou à la prévision des défauts sur la base des données historiques. Sans compter les nombreuses autres opportunités. Nous souhaitons dès lors mettre sur pied à court terme des équipes d'amélioration qui pourront travailler sur les données. La course à l'optimisation ne peut en effet jamais s'arrêter, même si nous appartenons désormais aux 'happy few' autorisés à se présenter comme une Usine de l'avenir. Celui qui se repose sur ses lauriers risque vite de se retrouver avec un outil obsolète. La technologie, les matériaux d'emballage et les souhaits de nos clients évoluent en effet à un rythme soutenu. Avec l'audit trisannuel associé au titre de Factory of the Future, nous avons en main un outil qui montre si nous sommes et restons sur la bonne voie."