Le secteur de la communication visuelle a entamé l'année sur fond de hausses de coûts spectaculaires. Les prix à la production ont crû de 37 % depuis mai 2020, calcule la FEB. En début d'année, Fespa Belgique a réuni différents acteurs du secteur autour d'une table ronde virtuelle afin de cartographier la situation économique. " Les prix des matières premières sont en hausse dans de nombreux secteurs et la cause première en est leur rareté ", pose Karl Verbist, Market Manager Signs & Graphics chez Vink Belgique. Un avis partagé par Michaël Buvens, directeur général de Spandex Belgique : " Le marché est en pénurie. Ce n'est pas tant une question de prix élevés que de disponibilité des matériaux. Certains coloris ou formats sont temporairement impossibles à obtenir. " À l'évolution des prix des matière premières vient s'ajouter toute une série de hausse de coûts : transport, frais d'emballage des palettes, carton, énergie ", énumère Verbist.

Marges sous pression

Karl Verbist pense surtout aux prix des panneaux composites aluminium, PVC et polypropylène. " Au début de la pandémie en 2020, la demande de certains produits a énormément baissé. Les fabricants ont alors sérieusement réduit leur capacité, allant parfois jusqu'à arrêter la production. C'est en Asie que la crise du coronavirus a été le plus vite sous contrôle, et la demande a été relancée là-bas. Beaucoup de matières premières ont été expédiées en Asie, entraînant une pénurie sur le marché européen. Il manque aujourd'hui encore environ 20 % pour répondre à la demande européenne ", explique Verbist. Il s'attend à ce que les prix du PVC continuent d'augmenter jusqu'à l'été. " Idem pour le polypropylène. Pour le composite aluminium, nous travaillons avec des fournisseurs européens, qui vont appliquer une surcharge énergétique. Ce qui permettra de garantir une augmentation minimale, car les volumes sont fixés pour l'année 2022. "

David Goris, Business Unit Manager Viscom chez Papyrus, évoque la situation spécifique des distributeurs tributaires de leurs fournisseurs. " Les fournisseurs n'annoncent pas tous leurs hausses de prix en même temps. Nous nous efforçons de conserver un tableau le plus clair possible pour nos clients, notamment à travers une gestion de stock proactive qui nous évite de devoir augmenter nos tarifs tous les mois. Nous avons essayé de regrouper les différentes majorations en termes de timing et espérons pouvoir maintenir le niveau de prix actuel pendant quelques mois encore. "

Message difficile

Les transformateurs actifs en viscom se demandent s'ils doivent répercuter les multiples hausses de prix sur la facture de leurs clients. " C'est un vrai défi car les augmentations se succèdent rapidement et la pénurie persiste ", réagit Wouter Mouton, propriétaire de 3Motion. " La situation devient difficile à gérer. Par exemple, pour le carton, les volumes demandés ne sont pas toujours disponibles. Au début, la question était de savoir s'il fallait répercuter les hausses de prix, mais à présent, on se demande surtout si on va avoir de quoi travailler. Surtout quand il s'agit de grands volumes. Les clients sont compréhensifs, mais il n'est pas possible de tout réperctuter. " Dennis Bouhof, copropriétaire de Nautasign, trouve surtout important que chaque maillon de la chaîne prenne ses responsabilités. Nous opérons dans un marché où les marges sont sous forte pression depuis des années. Nous répercutons les hausses de prix nécessaires et en communiquons les raisons à nos clients. Les négociations sont difficiles, mais nous ne pouvons pas faire autrement. Il faut être ouvert et transparent. "

" Nous comptons sur la responsabilité et la solidarité de nos entreprises ", insiste Jean Van Houtryve, président de Fespa Belgique. " Chacun doit agir de manière conséquente face aux hausses de prix. Ce n'est pas un message facile pour nos clients, mais le but n'est pas non plus que nous soyons les seuls à absorber ces majorations. Une répercussion correcte des hausses de coûts est nécessaire pour la continuité de nos entreprises à long terme. " Dennis van der Lingen, dirigeant de Dacar Digital Printing, est sur la même ligne : " Que ce soit clair. Nous ne répercutons pas ces hausses pour le plaisir et n'en retirons pas la moindre marge. "

Pour Jean Van Houtryve, cette période d'inflation et de pénurie de matières premières crée aussi des opportunités pour l'industrie européenne. " Nous sommes devenus très dépendants des importations chinoises ; et nous le payons cher. Les producteurs locaux, en Europe, peuvent à présent tirer leur épingle du jeu par rapport aux importations d'Extrême-Orient. " Jo Raman, propriétaire de Printville Visual Communication, voit lui aussi le curseur se décaler en faveur du marché européen. " On paie peut-être plus, mais le marché est plus stable ", conclut-il

Le secteur de la communication visuelle a entamé l'année sur fond de hausses de coûts spectaculaires. Les prix à la production ont crû de 37 % depuis mai 2020, calcule la FEB. En début d'année, Fespa Belgique a réuni différents acteurs du secteur autour d'une table ronde virtuelle afin de cartographier la situation économique. " Les prix des matières premières sont en hausse dans de nombreux secteurs et la cause première en est leur rareté ", pose Karl Verbist, Market Manager Signs & Graphics chez Vink Belgique. Un avis partagé par Michaël Buvens, directeur général de Spandex Belgique : " Le marché est en pénurie. Ce n'est pas tant une question de prix élevés que de disponibilité des matériaux. Certains coloris ou formats sont temporairement impossibles à obtenir. " À l'évolution des prix des matière premières vient s'ajouter toute une série de hausse de coûts : transport, frais d'emballage des palettes, carton, énergie ", énumère Verbist. Karl Verbist pense surtout aux prix des panneaux composites aluminium, PVC et polypropylène. " Au début de la pandémie en 2020, la demande de certains produits a énormément baissé. Les fabricants ont alors sérieusement réduit leur capacité, allant parfois jusqu'à arrêter la production. C'est en Asie que la crise du coronavirus a été le plus vite sous contrôle, et la demande a été relancée là-bas. Beaucoup de matières premières ont été expédiées en Asie, entraînant une pénurie sur le marché européen. Il manque aujourd'hui encore environ 20 % pour répondre à la demande européenne ", explique Verbist. Il s'attend à ce que les prix du PVC continuent d'augmenter jusqu'à l'été. " Idem pour le polypropylène. Pour le composite aluminium, nous travaillons avec des fournisseurs européens, qui vont appliquer une surcharge énergétique. Ce qui permettra de garantir une augmentation minimale, car les volumes sont fixés pour l'année 2022. " David Goris, Business Unit Manager Viscom chez Papyrus, évoque la situation spécifique des distributeurs tributaires de leurs fournisseurs. " Les fournisseurs n'annoncent pas tous leurs hausses de prix en même temps. Nous nous efforçons de conserver un tableau le plus clair possible pour nos clients, notamment à travers une gestion de stock proactive qui nous évite de devoir augmenter nos tarifs tous les mois. Nous avons essayé de regrouper les différentes majorations en termes de timing et espérons pouvoir maintenir le niveau de prix actuel pendant quelques mois encore. " Les transformateurs actifs en viscom se demandent s'ils doivent répercuter les multiples hausses de prix sur la facture de leurs clients. " C'est un vrai défi car les augmentations se succèdent rapidement et la pénurie persiste ", réagit Wouter Mouton, propriétaire de 3Motion. " La situation devient difficile à gérer. Par exemple, pour le carton, les volumes demandés ne sont pas toujours disponibles. Au début, la question était de savoir s'il fallait répercuter les hausses de prix, mais à présent, on se demande surtout si on va avoir de quoi travailler. Surtout quand il s'agit de grands volumes. Les clients sont compréhensifs, mais il n'est pas possible de tout réperctuter. " Dennis Bouhof, copropriétaire de Nautasign, trouve surtout important que chaque maillon de la chaîne prenne ses responsabilités. Nous opérons dans un marché où les marges sont sous forte pression depuis des années. Nous répercutons les hausses de prix nécessaires et en communiquons les raisons à nos clients. Les négociations sont difficiles, mais nous ne pouvons pas faire autrement. Il faut être ouvert et transparent. " " Nous comptons sur la responsabilité et la solidarité de nos entreprises ", insiste Jean Van Houtryve, président de Fespa Belgique. " Chacun doit agir de manière conséquente face aux hausses de prix. Ce n'est pas un message facile pour nos clients, mais le but n'est pas non plus que nous soyons les seuls à absorber ces majorations. Une répercussion correcte des hausses de coûts est nécessaire pour la continuité de nos entreprises à long terme. " Dennis van der Lingen, dirigeant de Dacar Digital Printing, est sur la même ligne : " Que ce soit clair. Nous ne répercutons pas ces hausses pour le plaisir et n'en retirons pas la moindre marge. " Pour Jean Van Houtryve, cette période d'inflation et de pénurie de matières premières crée aussi des opportunités pour l'industrie européenne. " Nous sommes devenus très dépendants des importations chinoises ; et nous le payons cher. Les producteurs locaux, en Europe, peuvent à présent tirer leur épingle du jeu par rapport aux importations d'Extrême-Orient. " Jo Raman, propriétaire de Printville Visual Communication, voit lui aussi le curseur se décaler en faveur du marché européen. " On paie peut-être plus, mais le marché est plus stable ", conclut-il