Les entreprises du secteur graphique belge ont beaucoup à apprendre de leurs homologues néerlandaises en matière d'e-commerce et d'imprimerie en ligne. Les imprimeurs Internet voient du potentiel sur le marché belge, qu'ils s'efforcent de desservir en déployant leur modèle économique chez nous. Ainsi le Néerlandais Simian, connu pour les marques Drukland.be, Reclameland et Flyerzone, a-t-il ouvert un premier site en Belgique cet été. Le service clientèle belge de l'imprimerie en ligne, qui emploie une dizaine de collaborateurs, est logé dans un immeuble historique brugeois. "Voilà huit ou neuf ans que nous desservons les clients belges et cela se passe très bien", dit Wouter Haan (45 ans). Le fondateur et propriétaire de Simian a lancé l'entreprise en 2007. Le marché belge représente aujourd'hui un quart de son chiffre d'affaires. "Nous n'aidons pas les clients belges différemment des néerlandais. Ce qui est commandé aujourd'hui avant 18 heures est livré chez vous le lendemain." Les commandes sont traitées dans l'imprimerie moderne de Wouter Haan, à Groningue. Juste avant le déclenchement de la crise du coronavirus, l'homme avait bouclé un investissement de plusieurs millions, notamment pour se concentrer davantage sur l'impression grand format.
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Les entreprises du secteur graphique belge ont beaucoup à apprendre de leurs homologues néerlandaises en matière d'e-commerce et d'imprimerie en ligne. Les imprimeurs Internet voient du potentiel sur le marché belge, qu'ils s'efforcent de desservir en déployant leur modèle économique chez nous. Ainsi le Néerlandais Simian, connu pour les marques Drukland.be, Reclameland et Flyerzone, a-t-il ouvert un premier site en Belgique cet été. Le service clientèle belge de l'imprimerie en ligne, qui emploie une dizaine de collaborateurs, est logé dans un immeuble historique brugeois. "Voilà huit ou neuf ans que nous desservons les clients belges et cela se passe très bien", dit Wouter Haan (45 ans). Le fondateur et propriétaire de Simian a lancé l'entreprise en 2007. Le marché belge représente aujourd'hui un quart de son chiffre d'affaires. "Nous n'aidons pas les clients belges différemment des néerlandais. Ce qui est commandé aujourd'hui avant 18 heures est livré chez vous le lendemain." Les commandes sont traitées dans l'imprimerie moderne de Wouter Haan, à Groningue. Juste avant le déclenchement de la crise du coronavirus, l'homme avait bouclé un investissement de plusieurs millions, notamment pour se concentrer davantage sur l'impression grand format. "Nous avons acquis du terrain supplémentaire, construit un bâtiment et installé de nouvelles machines. Notre espace de production s'est étendu de 16 000 m2 de surface au sol. Le nouveau hall industriel a été ouvert en mars 2020, juste au début de la pandémie. Pas de chance ; le timing n'aurait pas pu être plus mauvais", dit Haan. "On table sur une croissance à deux chiffres, et au lieu de cela, les ventes dégringolent. Je suis heureux que le coronavirus soit à présent derrière nous et que nous puissions de nouveau aligner des chiffres de croissance par rapport à 2019. Ça faisait longtemps. La reprise a commencé fin juin." Simian avait réalisé un chiffre d'affaires de 23 millions d'euros en 2019, mais celui-ci avait chuté de 15% en 2020, l'année corona. L'entreprise emploie aujourd'hui 150 salariés. Wouter Haan s'attend à passer à 160 voire 170 cette année encore. Il cherche surtout des bras pour la production. L'entrepreneur se dit étonné que si peu d'imprimeries belges soient actives sur le marché en ligne. Il voit plutôt des acteurs européens lorgner une part du gâteau. "Nous sommes l'un des rares imprimeurs en ligne à tout faire nous-mêmes. Beaucoup ne le font pas et se contentent de bouger des boîtes. Nous avons des presses offset de Komori et Heidelberg. Pour l'impression numérique, nous travaillons avec des machines Landa et HP Indigo et des imprimantes Mutoh et Canon. Nous avons encore récemment installé trois imprimantes grand format Colorado, qui tournent à plein régime. La finition s'effectue sur du matériel Polar, Horizon et Zünd." Simian dit vouloir faire la différence par des prix compétitifs et des livraisons rapides. "Les écarts de prix en ligne sont minimes. Mille flyers se paient partout entre 25 et 26 euros. L'un peut être 20 centimes moins cher que l'autre, mais la question n'est pas là. Ce qui compte, c'est que client soit bien aidé. Raison pour laquelle nous avons ouvert un site en Belgique. Quand vous téléphonez chez nous, vous savez que la personne au bout du fil s'y connaît en encres et papiers. Chez un revendeur, vous devez sans cesse rappeler. Ce modèle ne tient pas la route, ni aux Pays-Bas ni en Belgique", dit Wouter Haan. Dès les premiers mois, l'implantation belge a tourné à plein régime. "Ça va plus vite que prévu. Nous visions une croissance de 10 à 15% et nous avons dépassé les 25%." Le but est de doubler le chiffre d'affaires belge d'ici trois ans, à 15 millions d'euros. "Un objectif ambitieux, mais réaliste. À nous de le prouver en faisant bien les choses, en fournissant les produits justes, en étant toujours prêts et de toutes les manières pour nos clients et en respectant nos engagements. Nous y travaillons d'arrache-pied." L'approfondissement et l'élargissement de la gamme ne sont pas non plus à sous-estimer dans ce projet de croissance, dit Haan. "Pour les magazines, nous ne nous cantonnons pas au A4 et A5 comme les autres acteurs ; chez nous, on peut stipuler un format spécifique et demander exactement le nombre d'exemplaires requis. Aider les clients avec une production propre est la seule manière de générer de la croissance. On ne nous voit pas non plus faire de la publicité à tous les coins de rue en Belgique. Faisons en sorte que l'assortiment soit bien adapté et nous irons déjà loin." Un site de production belge dans une prochaine phase? Wouter Haan ne l'exclut pas. "L'option la plus raisonnable aujourd'hui reste de produire à Groningue. Mais nous sommes toujours à l'affût de la meilleure manière de servir le client. Si cela passe par l'implantation d'une production en Belgique, nous ne négligerons certainement pas cette possibilité", dit l'entrepreneur. "La Belgique est clairement un fer de lance pour nous. La priorité aujourd'hui est de mieux desservir les clients belges, et de construire sur cette base. C'est cela qu'entreprendre veut dire. Je ne prévois que de la croissance pour les prochaines années." Simian n'est actuellement active qu'aux Pays-Bas et en Belgique. Aucun autre pays n'est actuellement dans le collimateur de Wouter Haan. "Commençons par apprendre de nos expériences en Belgique. Une fois cette courbe d'apprentissage derrière nous, nous pourrons poursuivre notre expansion, dit le dirigeant. Haan souhaite aussi se déployer en Wallonie l'an prochain. Avec les prix du papier et de l'énergie qui atteignent des sommets, Wouter Haan s'attend à un automne tendu. "Il y a beaucoup de tension sur le marché des matières premières, mais nous sommes assez bons en achats. Pour le papier, nous avons des accords à long terme avec les fournisseurs. Pour la signalétique, nous achetons tout nous-mêmes en Chine. Nous avons commandé de nombreux conteneurs pendant l'été pour être sûr d'avoir suffisamment de stocks de drapeaux, kakémonos, oriflammes et autres articles du même genre. Quant aux prix, ils sont adaptés à l'inflation des matières premières. "On ne peut pas y échapper. Pour Drukland aussi, nous avons adapté les prix. Difficile de vendre sans marge. Nous voulons rester une entreprise financièrement saine. Je vois que tout le monde est occupé à augmenter ses tarifs. C'est une bonne chose pour le marché graphique", conclut Haan.