Le constat s'est imposé à moi plusieurs fois au fil de la rédaction et de l'élaboration de ce numéro d'Emballages & Étiquettes Magazine: le recyclage n'est pas une fin en soi, mais simplement une phase intermédiaire dans l'évolution ultime vers l'économie circulaire. Car le recyclage, qui vient après le tri et la collecte des emballages usagés, suppose de facto leur utilisation pour la fabrication d'emballages neufs. Laquelle implique à son tour les étapes de production destinées à transformer la matière ainsi récupérée en un nouveau matériau. Et cela vaut d...

Le constat s'est imposé à moi plusieurs fois au fil de la rédaction et de l'élaboration de ce numéro d'Emballages & Étiquettes Magazine: le recyclage n'est pas une fin en soi, mais simplement une phase intermédiaire dans l'évolution ultime vers l'économie circulaire. Car le recyclage, qui vient après le tri et la collecte des emballages usagés, suppose de facto leur utilisation pour la fabrication d'emballages neufs. Laquelle implique à son tour les étapes de production destinées à transformer la matière ainsi récupérée en un nouveau matériau. Et cela vaut d'ailleurs aussi bien pour le papier que pour le plastique. Même si le sujet est surtout d'actualité à propos du second. Se pose alors la question de savoir - surtout pour le plastique - si la composition et la qualité du recyclat se prêtent effectivement à la fabrication de nouveaux matériaux d'emballage. Ce à quoi vient s'ajouter le problème supplémentaire que le recyclage mécanique ne convient pas pour les composites, tandis que la voie chimique reste encore fort énergivore et onéreuse. Il serait intéressant dans ce dernier cas que les emballages puissent être réutilisés pour leur application d'origine. Ce qui pourrait se faire après un nettoyage approfondi, suivi d'un contrôle visant à s'assurer que la qualité reste présente après usage. Pack4Food et Imec ont accroché ce wagon avec le projet Vison2Reuse, évoqué dans cette édition. Pour Karin Molenveld, cheffe de projet Technologie des plastiques durables à l'institut Food & Biobased Research de l'université de Wageninge, on ne va pas encore assez loin. Elle aussi voit le recyclage comme une étape intermédiaire, mais dans la transition vers les plastiques biosourcés, afin de tourner le dos à la plasturgie du pétrole. Selon Karine van Doorsselaer, chargée du cours Écodesign et Matériaux à l'Université d'Anvers, ce n'est pas du tout dans ce sens qu'il faut chercher. Le problème, dit-elle, n'est pas le plastique en soi, mais ce que le consommateur en fait après utilisation. Si nous nous y prenions bien, la problématique des déchets d'emballages n'en serait pas une. On est curieux de voir dans quelle direction tout cela va finalement évoluer. Va-t-on optimiser la collecte et le recyclage? Réutiliser au maximum les emballages? Ou tout miser sur les bioplastiques? Et à quel rythme? Quel sera par ailleurs le rôle des autorités - européennes - face aux exigences toujours plus sévères posées à l'utilisation du plastique? Combien de temps les parties prenantes mettront-elles à pouvoir les satisfaire? Cette actualité n'est bien évidemment pas la seule à être traitée dans le présent numéro, qui donne d'ores et déjà un avant-goût de toute une série de salons inscrits au programme de la saison automnale. Peut-être aurons-nous le plaisir de nous y croiser. Je m'en réjouis déjà!