Selon Marc Vandenbroucke, numéro un de Febelgra, les activités dans le secteur des médias imprimés reprennent tout doucement. " Mais nous n'y sommes certainement pas encore. Pendant la crise du coronavirus, il n'y a pas eu de juste milieu. Une minorité de nos membres, mais qui représente malgré tout un nombre important d'entreprises, se porte très bien. On pense aux fournisseurs de l'industrie pharmaceutique, de l'alimentaire et de l'agro-industrie, autant de secteurs qui ont continué de prospérer. La majorité de nos adhérents sont toutefois des imprimeries commerciales, et celles-ci ont dû essuyer des pertes de chiffre d'affaires allant de -10 à -30 % ", dit Vandenbroucke.

Limiter les dégâts de la pandémie

Febelgra compte sur la stratégie de vaccination pour restaurer la confiance. " L'année a mal commencé. Les premiers signes de redressement ne sont visibles qu'aujourd'hui. Si la culture et l'évènementiel redémarrent après l'été, le quatrième trimestre peut être bon ", espère Marc Vandenbroucke. " J'ai toute confiance que l'économie va reprendre et que nous pourrons certainement retrouver le niveau de 2019. La seule inconnue est la vitesse à laquelle cela se produira. "

Pour 2021, il s'agira surtout de limiter les dégâts dus au coronavirus et d'essayer de contrer la perception négative qui colle au secteur graphique. " Nous planchons sur un projet de grandes campagnes B2B et B2C visant à promouvoir l'imprimé et à avoir plus d'impact sur les deux prochaines années. Nous voulons aussi toucher les jeunes professionnels du marketing : éduqués dans le numérique, ils ne connaissent plus la valeur du print. Et pourtant, toutes les études indiquent que l'imprimé est le média le plus efficace du mix marketing ", martèle Vandenbroucke. Mais laissons parler les chiffres.

Sous le plus-bas de 2016

Le chiffre d'affaires total du secteur des médias imprimés (hors imprimeries de journaux) a reculé de 16,44 % en 2020, à 2,22 milliards d'euros. " De quoi réduire à néant la hausse encourageante de 5,67 % engrangée en 2019. Ces résultats nous ont aussi fait chuter sous le plus-bas de 2016 ", dit Marc Vandenbroucke. Le chiffre d'affaires des imprimeries baisse de 17,28 %, contre -12,16 % pour les entreprises de postpresse et -10,95 % pour celles de prépresse. Dans cette année de crise, la diminution de 4 % du nombre d'entreprises actives dans le secteur peut être qualifiée de limitée. La consolidation se poursuit et va probablement encore s'accélérer cette année. Le secteur des médias imprimés a recensé 720 employeurs en 2020, soit 31 de moins qu'en 2019. Ils se distribuent comme suit : 522 imprimeries (-3,87 %), 166 entreprises de prépresse (-5,14%) et 32 de postpresse (-3%). Les quatorze imprimeries de journaux ne sont pas reprises dans ces statistiques. Elles ont dégagé un chiffre d'affaires de 31,6 millions d'euros en 2020, en recul de 20 % par rapport à 2019.

Chômage temporaire

La baisse de l'emploi dans le secteur a pu elle aussi être contenue grâce aux mesures de soutien, notamment concernant le chômage temporaire. 451 postes de travail ont été perdus en 2020 : soit une baisse de 5 % - l'une des plus faibles en valeur nominale des dix dernières années. Les imprimeries emploient 7 008 personnes (-4,89 %), les entreprises de prépresse 1 276 (-3,7 %) et celles de postpresse 313 (-11,83 %). Entre mars et décembre 2020, environ 15 % de l'effectif du secteur était en chômage économique. Les mesures de soutien sont pour l'instant prolongées jusque fin septembre. La Flandre continue de dominer le secteur graphique, avec 6 735 salariés (-5,5 %) ou 78 % de l'emploi de la branche. 1 474 personnes travaillent dans le secteur en Wallonie (17 %, en baisse de 1,6 %) et les entreprises graphiques bruxelloises occupent 388 travailleurs (5 %, en baisse de 8,5 %).

Chute des investissements

Une autre indication que le secteur des médias imprimés en Belgique est en crise est le plongeon des investissements en 2020. Ceux-ci ont plafonné à 79 millions d'euros. " Ce qui n'est pas une bonne nouvelle car les investissements sont nécessaires à un développement durable et aux innovations dans le secteur. Les entreprises qui investissent sortiront renforcées de la crise, mais encore faut-il naturellement pouvoir se le permettre ", explique Marc Vandenbroucke. Les investissements diminuent chaque année d'un peu moins de 10 % depuis 2018, mais la contraction observée en 2020 a été de 25 %. Les plus grosses baisses concernent les entreprises de postpresse et les imprimeries. Les entreprises de prépresse ont moins appuyé sur le frein.

Balance commerciale négative

La balance commerciale est un autre indicateur de notre industrie graphique qui a été dans le rouge en 2020. Les exportations représentent encore près de 29 % du chiffre d'affaires global du secteur, mais le volume à l'export a baissé de 15,16 %, à 649 millions d'euros. Les importations ont reculé elles aussi, de 8,9 % à 643 millions d'euros. " Ce qui fait que nous avons flirté avec une balance commerciale négative pour la première fois en dix ans ", explique Vandenbroucke. Les échanges en 2020 se sont soldés par un excédent de six millions d'euros. Contre encore 249 millions il y a cinq ans.

" Notre position concurrentielle s'est sensiblement dégradée de par la combinaison de notre énorme handicap salarial et de la pandémie ", poursuit Marc Vandenbroucke. Il implore les syndicats de tenir compte de la réalité économique. " Il ne peut être question d'augmenter les salaires aujourd'hui ; la marge maximale de 0,4 % est déjà irrecevable pour la plus grande partie de notre secteur. C'est irresponsable au vu de la conjoncture. Ce serait un suicide économique quand on sait que nos charges salariales sont 30 % plus élevées qu'en France et 20 % plus hautes qu'au Pays-Bas, nos principaux partenaires commerciaux. Les cinq plus grands partenaires à l'exportation de l'industrie graphique belge sont la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les États-Unis. Pour les importations, la Chine prend une remarquable quatrième place, devancée par nos voisins : Pays-Bas, France, Allemagne et Royaume-Uni.

Selon Marc Vandenbroucke, numéro un de Febelgra, les activités dans le secteur des médias imprimés reprennent tout doucement. " Mais nous n'y sommes certainement pas encore. Pendant la crise du coronavirus, il n'y a pas eu de juste milieu. Une minorité de nos membres, mais qui représente malgré tout un nombre important d'entreprises, se porte très bien. On pense aux fournisseurs de l'industrie pharmaceutique, de l'alimentaire et de l'agro-industrie, autant de secteurs qui ont continué de prospérer. La majorité de nos adhérents sont toutefois des imprimeries commerciales, et celles-ci ont dû essuyer des pertes de chiffre d'affaires allant de -10 à -30 % ", dit Vandenbroucke.Febelgra compte sur la stratégie de vaccination pour restaurer la confiance. " L'année a mal commencé. Les premiers signes de redressement ne sont visibles qu'aujourd'hui. Si la culture et l'évènementiel redémarrent après l'été, le quatrième trimestre peut être bon ", espère Marc Vandenbroucke. " J'ai toute confiance que l'économie va reprendre et que nous pourrons certainement retrouver le niveau de 2019. La seule inconnue est la vitesse à laquelle cela se produira. "Pour 2021, il s'agira surtout de limiter les dégâts dus au coronavirus et d'essayer de contrer la perception négative qui colle au secteur graphique. " Nous planchons sur un projet de grandes campagnes B2B et B2C visant à promouvoir l'imprimé et à avoir plus d'impact sur les deux prochaines années. Nous voulons aussi toucher les jeunes professionnels du marketing : éduqués dans le numérique, ils ne connaissent plus la valeur du print. Et pourtant, toutes les études indiquent que l'imprimé est le média le plus efficace du mix marketing ", martèle Vandenbroucke. Mais laissons parler les chiffres.Le chiffre d'affaires total du secteur des médias imprimés (hors imprimeries de journaux) a reculé de 16,44 % en 2020, à 2,22 milliards d'euros. " De quoi réduire à néant la hausse encourageante de 5,67 % engrangée en 2019. Ces résultats nous ont aussi fait chuter sous le plus-bas de 2016 ", dit Marc Vandenbroucke. Le chiffre d'affaires des imprimeries baisse de 17,28 %, contre -12,16 % pour les entreprises de postpresse et -10,95 % pour celles de prépresse. Dans cette année de crise, la diminution de 4 % du nombre d'entreprises actives dans le secteur peut être qualifiée de limitée. La consolidation se poursuit et va probablement encore s'accélérer cette année. Le secteur des médias imprimés a recensé 720 employeurs en 2020, soit 31 de moins qu'en 2019. Ils se distribuent comme suit : 522 imprimeries (-3,87 %), 166 entreprises de prépresse (-5,14%) et 32 de postpresse (-3%). Les quatorze imprimeries de journaux ne sont pas reprises dans ces statistiques. Elles ont dégagé un chiffre d'affaires de 31,6 millions d'euros en 2020, en recul de 20 % par rapport à 2019.La baisse de l'emploi dans le secteur a pu elle aussi être contenue grâce aux mesures de soutien, notamment concernant le chômage temporaire. 451 postes de travail ont été perdus en 2020 : soit une baisse de 5 % - l'une des plus faibles en valeur nominale des dix dernières années. Les imprimeries emploient 7 008 personnes (-4,89 %), les entreprises de prépresse 1 276 (-3,7 %) et celles de postpresse 313 (-11,83 %). Entre mars et décembre 2020, environ 15 % de l'effectif du secteur était en chômage économique. Les mesures de soutien sont pour l'instant prolongées jusque fin septembre. La Flandre continue de dominer le secteur graphique, avec 6 735 salariés (-5,5 %) ou 78 % de l'emploi de la branche. 1 474 personnes travaillent dans le secteur en Wallonie (17 %, en baisse de 1,6 %) et les entreprises graphiques bruxelloises occupent 388 travailleurs (5 %, en baisse de 8,5 %).Une autre indication que le secteur des médias imprimés en Belgique est en crise est le plongeon des investissements en 2020. Ceux-ci ont plafonné à 79 millions d'euros. " Ce qui n'est pas une bonne nouvelle car les investissements sont nécessaires à un développement durable et aux innovations dans le secteur. Les entreprises qui investissent sortiront renforcées de la crise, mais encore faut-il naturellement pouvoir se le permettre ", explique Marc Vandenbroucke. Les investissements diminuent chaque année d'un peu moins de 10 % depuis 2018, mais la contraction observée en 2020 a été de 25 %. Les plus grosses baisses concernent les entreprises de postpresse et les imprimeries. Les entreprises de prépresse ont moins appuyé sur le frein.La balance commerciale est un autre indicateur de notre industrie graphique qui a été dans le rouge en 2020. Les exportations représentent encore près de 29 % du chiffre d'affaires global du secteur, mais le volume à l'export a baissé de 15,16 %, à 649 millions d'euros. Les importations ont reculé elles aussi, de 8,9 % à 643 millions d'euros. " Ce qui fait que nous avons flirté avec une balance commerciale négative pour la première fois en dix ans ", explique Vandenbroucke. Les échanges en 2020 se sont soldés par un excédent de six millions d'euros. Contre encore 249 millions il y a cinq ans." Notre position concurrentielle s'est sensiblement dégradée de par la combinaison de notre énorme handicap salarial et de la pandémie ", poursuit Marc Vandenbroucke. Il implore les syndicats de tenir compte de la réalité économique. " Il ne peut être question d'augmenter les salaires aujourd'hui ; la marge maximale de 0,4 % est déjà irrecevable pour la plus grande partie de notre secteur. C'est irresponsable au vu de la conjoncture. Ce serait un suicide économique quand on sait que nos charges salariales sont 30 % plus élevées qu'en France et 20 % plus hautes qu'au Pays-Bas, nos principaux partenaires commerciaux. Les cinq plus grands partenaires à l'exportation de l'industrie graphique belge sont la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les États-Unis. Pour les importations, la Chine prend une remarquable quatrième place, devancée par nos voisins : Pays-Bas, France, Allemagne et Royaume-Uni.